Par décision rendue le jeudi 27 août, le Tribunal correctionnel de Dixinn, présidé par le jeune juge Alphonse Charles Wright, a relaxé Oumar Sylla dit Fonikè Mènguè, à la satisfaction de tous les membres du front anti 3ème mandat.
Le chargé de la mobilisation et des antennes du FNDC était poursuivi pour menace de mort et de violence ainsi que pour communication et divulgation de fausses nouvelles. Ces accusations faisaient suite à différentes publications que l’activiste avait faites sur sa page facebook et son intervention dans une émission radiophonique de grande écoute. Le juge a estimé, dans une décision de 117 pages, que ces infractions n’étaient pas constituées et a ordonné la mise en liberté immédiate de Oumar Sylla.
Mais cette décision ne semble pas être du goût de tout le monde notamment du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn qui a aussitôt relevé appel de cette décision. Des instructions formelles ont été données au greffe du tribunal pour que le dossier de la procédure soit transmis dès la semaine prochaine à la Cour d’appel de Conakry.
Oumar Sylla pourrait donc se retrouver très rapidement devant le juge d’appel. Il semble que l’objectif recherché était de le maintenir en détention au moins jusqu’à la fin de l’élection présidentielle du 18 octobre prochain quitté à le libérer après. C’est ce que le juge Alphonse Charles Wright n’aurait pas accepté au regard des éléments du dossier et des débats qui ont eu lieu devant lui.
Le Procureur de la République qui est pourtant un praticien hors- pair et un fin connaisseur du droit pénal et de la procédure pénale n’a visiblement pas réussi à établir la culpabilité de Oumar Sylla.
Les avocats de la défense quant à eux restent confiants et promettent de se battre avec les mêmes arguments pour obtenir la confirmation de la décision rendue en première instance.
Il faut noter que l’un des motifs de cette décision repose sur le fait qu’il ne peut y avoir de menace de mort ou de violence si la victime n’est pas identifiée ou facilement identifiable.
Les publications de Oumar Sylla ne visait personne en particulier. Par ailleurs, le délit de divulgation et de communication de fausses nouvelles n’était pas constitué au regard de la décision.
Les dispositions légales visées par le représentant du ministère public n’étaient pas celles correspondant aux faits reprochés au prévenu.
Le collectif des avocats de la défense et le ministère public vont donc se retrouver dans les prochains jours devant la Cour d’appel de Conakry.
A suivre.
Mohamed Bangoura