Ils sont 4, 5, 6, on ne sait pas avec précision le nombre de ralentisseurs érigés à l’entrée des villages ou sous-préfectures de N’zérékoré. Le phénomène des dos d’âne se répand sur les principales routes et imposent aux usagers une rude épreuve.
« Ça gâte nos véhicules et causent assez d’accidents», témoigne Laye Kanté, chauffeur de taxi qui vient de perdre le pot d’échappement de son véhicule après une chute d’un dos d’âne dans le district de Khèlemada.
Ce village sur la route nationale située à une vingtaine de kilomètres de N’zérékoré, compte à lui seul 4 ralentisseurs. Un véritable casse-tête pour les automobilistes et même des motocyclistes qui disent payer les frais.
« en plus d’être mal fait, ces dos d’âne sont construits même dans des virages ou des descentes. C’est très dangereux», se plaint un motocycliste qui se rend à N’zérékoré.
Pour partir à N’zérékoré jusqu’à Lola, il faudra s’attendre à toutes mauvaises surprises, car les dos d’âne ne préviennent pas. Fait à base du béton à ciment par les riverains, les aménagements visant à ralentir les voitures se justifient à en croire certains élus.
« On enregistrait chaque jour des accidents dans notre village. Les conducteurs ou chauffeurs foncent ici à vive allure ignorant que c’est un village. On a donc décidé de faire des dos d’âne à chaque mètre», explique un élu local.
S’ils constituent le seul moyen pour atténuer les vitesses, ils sont cependant jugés trop haut, pointus et nombreux. Manque de signalisation, ils sont présentés par bon nombre d’usagers ou voyageurs comme un véritable risque pour la sécurité routière.
Hors normes où illégaux, on en compte plusieurs sur les routes de N’zérékoré causant ainsi plusieurs accidents graves.
«ça tue silencieusement et personne n’ose en parler»,confie un agent de la police dans la sous-préfecture de Koulé.
Pneus crevés, dérapages, acrobaties spectacles, morts d’homme, tout est reuni sur les routes de N’zérékoré pour augmenter les risques d’accidents.
« Les dos d’âne qui devraient limiter les vitesses en moyenne entre 30 à 50 km/h à chaque entrée de village ont contribué à accroître considérablement le nombre d’accidents graves ou mortels», assure un gendarme.
La multiplication des dos d’âne sur les routes n’est pas bien appréciée par le syndicat des transporteurs et même certaines autorités locales qui dénoncent ce qu’ils qualifient de «pagaille» contribuant à la dégradation des routes.
Alexis Kolié