Sous l’égide des autorités régionales et des émissaires du Chef de l’État, les patriarches des neufs communautés de la région forestière sont parvenus en juillet dernier, à négocier un accord de réconciliation et de paix qui prévoit de ‘’mettre fin et de façon définitive à des conflits intercommunautaires dans la région’’.
Cette convention dite »pacte de non-agression », a été signée à l’issue d’un conclave entre les différents sages après une analyse ‘’profonde’’ des causes de la récurrence des conflits.
Un mois après cet accord, l’évêque de Nzérékoré, dans une interview accordée à notre correspondant régional, révèle des manquements dans ce processus de réconciliation.
« L’expérience montre que le manque de franc jeu dans la résolution des conflits à N’Zérékoré, amène à des illusions. La plupart des communautés pense que c’est elle qui a raison. D’ailleurs, le pacte qui a été signé avec les sages de la région forestière n’a été que superficiel, parce qu’ils ne sont pas allés jusqu’au fond. Ils n’ont pas voulu aborder la question de façon sérieuse. Ensuite, les parties qui sont en conflits n’ont pas été suffisamment consultées et sensibilisées. Surtout, la vérité n’a pas été dite. C’est comme un feu de paille », a réagi la première autorité catholique de Nzérékoré.
Monseigneur Raphaël Balla Guilavogui se montre très perplexe quant à l’absence à cette rencontre, des acteurs clés comme les jeunes et les leaders religieux.
Pour lui, cela ne garantit pas une paix définitive dans région.
« Ils ont fait une rencontre où les religieux n’étaient pas impliqués. Je me demande jusqu’où on peut aller si on n’est pas impliqué dans la mesure où la Guinée est un pays de croyants musulmans et chrétiens », s’est-il plaint espérant que les leaders religieux et les sages sensibilisent et informent les communautés avant l’élection présidentielle du 18 octobre.
Il regrette que les partis politiques s’en saisissent « pour faire de la propagande ou de la campagne électorale ». Ce qui, selon lui remet toujours en cause la quiétude sociale.
Il faut rappeler que dans leurs recommandations, les patriarches de la région forestière avaient exigé des autorités, le retrait des donsos du cordon de sécurité et leur interdiction de participer dans la gestion des conflits internes.
Alexis Kolié