Dans un entretien qu’il a accordé aux médias privés dont mosaiqueguinee.com, le président de l’UPG, Jacques Gbonimy, a répondu à plusieurs questions de l’heure, relatives à l’actualité sociale et politique de la Guinée. Leader politique ressortissant de la région forestière, le président de l’UPG s’est aussi prononcé sur le cas des détenus arrêtés à N’Zérékoré et déposés à la prison civile de Kankan et a aussi dit les raisons de sa présence au conclave de la coordination nationale des unions forestières les 22 et 23 août dernier à Conakry.
Monsieur le président bonjour, d’abord qu’est-ce qui explique votre présence ici, à ce conclave ?
Bonjour messieurs les journalistes, c’est une retrouvaille des fils ressortissants de la forêt, où des représentations de la forêt sont venues en conclave avec la coordination nationale à Conakry, et nous, étant fils ressortissants de la région nous sommes venus les assister et les appuyer dans les belles initiatives qu’ils sont en train de prendre pour aider notre région à sortir de sa léthargie, bien que c’est une région aujourd’hui meurtrie à cause des événements de N’zérékoré et de Macenta où on a perdu des fils. Et à N’zérékoré aujourd’hui, on a beaucoup de fils qui sont enterrés dans des fosses communes qu’on ne connaît même pas la situation. Donc, si aujourd’hui nos parents se lèvent pour pouvoir réclamer même la libération de nos frères qui sont en prison à Kankan, ça ne peut que nous réjouir, parce que nous déjà, nous sommes sur ce front depuis l’arrestation de ces personnes. Les premiers qui ont été arrêtés et déportés à Conakry, nous nous sommes levés et ils ont été libérés et ceux qui sont à Kankan, nous avons aussi dénoncé cet acte là et nous continuions à dénoncer. Donc, nous soutenons aussi nos frères et sœurs qui réclament cette libération, parce que c’est aussi un souci pour nous à cause du fait que les autres qui ont fait les mêmes actes ont été libérés sans conditions. Pourquoi les nôtres on continue à les garder en prison sans jugement ? Donc, c’est un souci aujourd’hui pour nous, c’est pourquoi nous appuyons la coordination des unions forestières dans ce combat et dans son initiative aussi de développer notre région, parce que nous faisons la politique pour des personnes et si ces dernières sont pourchassées, arrêtées et emprisonnées sans motif, on ne peut que soutenir les voix qui se lèvent pour soutenir cette initiative. C’est pourquoi nous sommes venus saluer d’abord nos frères qui sont venus de l’intérieur pour cette rencontre et aussi leur dire que nous sommes à leur côté dans le combat quotidien qu’ils sont en train de mener et que c’est aussi notre combat.
Quelle analyse faites-vous de la demande de candidature unique pour la forêt formulée par la coordination nationale de l’union Forestière (CNUF) ?
Nous avions déjà commencé cette démarche depuis longtemps. En 2010, on avait fait une tentative qui a donné naissance à deux candidats à savoir Papa Koly Kourouma et Jean Marc Telliano. En 2015, il y a eu feu Georges Gandhi Faraguet Tounkara. Nous voulons aujourd’hui, au lieu de plusieurs candidats essayer de mettre nos efforts ensemble pour aller avec une seule candidature, et nous sommes dans ce combat-là. Déjà au niveau des partis politiques, de la diaspora forestière et, aujourd’hui si la coordination même s’implique dans cette démarche là nous ne pouvons que la soutenir, c’est pourquoi nous en tant que politiques, nous sommes déjà au sein de l’UNAD, dans la perspective d’une candidature unique pour l’élection présidentielle si nos conditions sont bien sûr remplies parce qu’on a des préalables. Il ne s’agit pas d’aller à une élection pour se promener ou pour accompagner un pouvoir ou une personne, mais pour gagner et nous notre objectif, c’est d’aller à ces élections-là et de les remporter.
Comment comptez-vous gagner ce pari, sachant que de l’autre côté, d’autres fils de la forêt soutiennent la candidature d’Alpha Condé ?
C’est la politique, ceux qui sont là c’est pour un intérêt immédiat. Nous nous avons pensé, qu’il faut nous distinguer de ceux-là pour aider notre pays. Vous vous souvenez que même les arrestations à N’zérékoré, il y avait certains fils qui étaient là, qui sont au gouvernement et qui n’ont rien pu faire. Nous pensons qu’il ne s’agit pas seulement d’être ministre aujourd’hui mais il faut l’être avec une force capable de défendre ne serait-ce que ses militants à plus forte raison sa région. Donc nous nous battrons que si un d’entre-nous est ministre, qu’il soit soutenu et que ses recommandations soient prises en compte par le gouvernement parce qu’aujourd’hui nous n’avons pas ce pouvoir là. On a beaucoup de ministres mais ils ne parviennent pas à régler nos problèmes, même internes de la forêt, je crois qu’il faut être ministre pour répondre aux aspirations des populations qui nous accompagnent dans notre combat.
Monsieur le président, merci !
C’est à moi de vous remercier.
Entretien réalisé et décrypté par Al Hassan Djigué