Deux jours après sa disparition, l’attente commence à être longue dans la famille d’Antoine Béavogui, un des leaders des dernières manifestations contre la dégradation des routes dans la préfecture de Macenta.
Disparu au soir d’une manifestation, Antoine Béavogui est jusque-là sans nouvelles et ses proches, notamment sa mère, sont attristés.
« Il faut qu’on m’aide à retrouver mon fils. Si ce sont les autorités qui l’on arrêté, je leur demande de le libérer car tout le monde s’inquiète à la maison», s’est alarmée Widöh Zoumanigui, mère du jeune Antoine.
Les deux téléphones du Jeune sont pour l’instant injoignables. Arrêté ou enlevé, son frère n’en peut plus et accuse les autorités de Macenta.
« Il a deux enfants ici et ceux-ci ne dorment plus. La maman a dépéri et tous les autres membres de la famille ne supportent pas. Si quelque chose arrive à Antoine, le préfet et ceux qui le menaçaient de mort seront responsables», alerte-t-il.
Les compagnons protestataires d’Antoine dénoncent à leur tour «un abus de pouvoir des autorités qui tentent de faire taire les voix discordantes contre la mauvaise gouvernance».
« Notre revendication n’est pas politique et la manifestation était pacifique. C’est quand il y a eu des tirs à balles réelles que certains citoyens se sont révoltés pour s’attaquer aux forces de l’ordre. Le problème de Macenta, c’est ça. Dès que tu dénonce une situation on te prend pour un opposant. Sinon notre revendication, c’est pour les routes et nous sommes dans notre droit. Si Antoine n’est pas libéré d’ici demain, on attendra pas, nous passerons à la vitesse supérieure», prévient un des jeunes leaders manifestants qui vit caché depuis la disparition d’Antoine.
En attendant, des voix se s’élèvent notamment sur les réseaux sociaux pour dénoncer dit-on l’arrestation ou l’enlèvement d’Antoine. Au même moment, sa famille envisage de rencontrer les notables de Macenta en vue d’avoir de ses nouvelles.
Alexis Kolié