Il y a près de deux mois que des jeunes manifestent à Kankan pour exiger du Président de la République, la réalisation d’une de ses promesses de campagne en faveur de la Haute Guinée. Il s’agit notamment de la réalisation du micro barrage de Kögbèdou. Plusieurs cadres ressortissants de la région en plus des autorités locales, ont tenté de calmer la situation sans succès. Agissant également en qualité de fils du terroir, le journaliste Mamoudou Babila KEITA, du groupe Hadafo Médias, s’est associé à la démarche afin d’amener les jeunes à sursoir aux manifestations.
Arrivé à Kankan le 13 août dernier, le journaliste Mamoudou Babila KEITA, un fils de Kankan, a entrepris plusieurs démarches allant dans le sens de l’apaisement de la situation. Des
rencontres individuelles avec les différents leaders du « Mouvement des jeunes pour l’électrification de la Haute Guinée », à des réunions d’échanges, de sensibilisation et de propositions, plusieurs démarches ont été menées.
Au terme de plus de 2 semaines de sensibilisation sur la nécessité de sursoir aux manifestations de rues dans la cité de Nabaya, Mamoudou Babila, propose plusieurs autres moyens pacifiques aux jeunes dans la poursuite de leur réclamation tout en préservant la paix et la quiétude sociale.
Dans un entretien accordé aux médias locaux ce week-end, le journaliste a tenu à expliquer le bien fondé de sa mission à Kankan, mais aussi faire le point de la situation.
<< Je tiens d’abord à préciser que c’est par amour de cette cité de Nabaya et dans le souci de préserver la paix et la quiétude, que j’ai profité de mes vacances pour venir au contact des jeunes manifestants, afin qu’ensemble nous puissions explorer d’autres moyens de revendications qui ne passent pas forcément par les manifestations de rues. Beaucoup diront c’est quoi mon intérêt dans cette affaire? Alors, que tout le monde comprenne qu’on n’est jamais petit pour contribuer au développement de son pays à plus forte raison appeler à la paix dans sa ville quand on sait ce que les manifestations on apporté à Conakry durant les 10 dernières années. Donc, en tant que fils de la localité, je me sens dans l’obligation d’agir. Les gens pensent qu’on ne peut pas s’engager volontairement dans une telle situation sans le soutien de l’Etat. Je l’ai dit et je le réitère encore devant vous chers confrères, qu’aucun cadre, à quelque niveau que se soit, ne peut affirmer m’avoir commis à cette tâche ou de m’avoir donné un franc pour effectuer cette mission. Je le dis à qui veut l’entendre, c’est une initiative personnelle, que j’ai financé sur fonds propres sans l’assistance de personne >>, a-t-il exprimé à l’entame de sa conférence.
Parlant de sa rencontre avec les jeunes, le journaliste affirme avoir retenu l’attention des leaders du mouvement sur les propositions qu’il les a faites pour surseoir aux manifestations. Mais très malheureusement, à la dernière minute, les agissements des mouvements de soutien au régime, qui auraient été financés par des cadres ressortissants de la localité, ont fait déborder l’eau dans le vase.
<< Quand je suis allé à la rencontre des jeunes, je leur ai fait comprendre que je suis pour leur cause, mais que je ne partage pas leur manière de réclamer. J’ai proposé ma solution qui consiste à abandonner les manifestations et passer à d’autres méthodes plus pacifiques. Plusieurs propositions ont été faites avec des recommandations et exigences. Ils m’ont fait faire un mémo pour amendement et qu’ils voulaient soumettre aux différentes antennes du mouvement et à la notabilité, afin de le faire parvenir au Président pour attendre sa réponse sur les différents points. Mais malheureusement, à la dernière minute, pendant que nous étions en avance dans les négociations avec les jeunes, des cadres soucieux de leurs postes, ont manipulé des groupes de jeunes en créant des mouvements de soutien au pouvoir, tout en leur donnant de l’argent pour des propagandes dans l’optique de faire croire au Président qu’il n’y a plus de manifestation à Kankan. Pourtant, à ma connaissance, la campagne présidentielle n’a pas encore démarré. Beaucoup de ces jeunes manipulés par des biais de banques, ont fait des déclarations de guerre à l’endroit des responsables du mouvement. Cela a provoqué la colère des jeunes à renouer avec les manifestations. Voilà la situation qui les a fait changer d’avis pour faire comprendre à ces cadres que la manipulation ne pourra pas leurs faire taire >>, indique notre confrère.
A noter qu’après l’échec de sa médiatique, les jeunes sont descendus dans la rue ce mardi 1er septembre 2020. Et jusque-là, aucune solution ne semble être trouvée à la situation.
Mosaiqueguinee.com