La beauté de vivre dans une société humaine se caractérise par la cohabitation dans la quiétude et le respect du pacte social (lequel n’étant rien d’autre que les consécrations textuelles, les pratiques coutumières et les règles de bienséance).
Dans une société, comme la nôtre, où la diversité (ethnique, religieuse, sociale et culturelle) est indéniablement évidente, il n’y a pas de plus merveilleux que d’en faire un usage positif ; d’autant plus que ladite diversité soit la pierre angulaire pour le fondement d’une société riche et « progressiste ».
Depuis des lustres, nous, citoyens guinéens, vivons ensemble, dans une béatitude relativement incontestable bien qu’à un moment donné de l’histoire de la République de Guinée, « les générations » précédentes ont connu des situations inquiétantes de nature à ébranler le tissu social. Cependant, ces dites générations ont « toujours » mis en amont l’intérêt du pays, cela pour ne pas sombrer perpétuellement dans un gouffre infernal.
En effet, notre génération est en face d’un dilemme majeur axé sur les enjeux de la présidentielle de demain, 18 octobre 2020. Cette présidentielle qui, sans nul doute, pourrait changer l’histoire politique du pays ; étant donné que la République de Guinée n’ait jamais connu une alternance démocratique, ce qui est plus que jamais regrettable.
Ces enjeux inquiètent plus d’un en ce sens que les politiques font désormais mauvais usage du multiculturalisme guinéen en montant les ethnies les unes contre les autres, chose qui est déplorable. La preuve est tangible parce que nous sommes tous témoins des dérives qui sont intervenues pendant la campagne présidentielle.
Aujourd’hui, une question pertinente se pose : quel avenir pour la République de Guinée après cette présidentielle ?
La mouvance présidentielle a manœuvré des subterfuges pour faire passer une constitution alors qu’il n’y avait aucune importance de le faire ; ce changement constitutionnel avait pour objectif non seulement de violer les principes démocratiques (qui doivent fonder toute république sérieuse et laborieuse), mais aussi de se maintenir illégitimement au pouvoir.
Cette attitude foudroie les acquis démocratiques, tout le combat qui a été mené pour que le pouvoir soit exercé par le peuple, ainsi que la stabilité sociale qui est le souhait de tout guinéen soucieux de l’avenir du pays.
Ces adversaires de la démocratie et même de la République en -l’occurrence le clan présidentiel- affichent une image à la fois audacieuse et fâcheuse ; laquelle image étant l’atteinte du dessein visé à n’importe quel prix, autrement dit, la fin justifie les moyens.
Il appartient au peuple conscient de Guinée de construire la passerelle de l’alternance et de conserver les acquits démocratiques en votant massivement contre la mouvance présidentielle. Le peuple doit imprimer de belles pages de notre histoire en servant d’école en termes de maturité.
Au Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), vous avez mené un combat noble. Le peuple de Guinée n’oubliera jamais votre engagement et votre dévouement pour la démocratie. Il convient cependant de vous exhorter à faire preuve de plus de sagesse, de flexibilité et de clairvoyance en invitant tous ceux qui se reconnaissent en vous de porter la lutte dans les urnes en votant utile, c’est-à-dire pour l’un des opposants, de préférence celui de l’Union des Forces Démocratique de Guinée (UFDG) qui est indéniablement le plus apte à remporter cette élection dès le premier tour. C’est la seule manière de faire face au régime en place dans la paix. La violence n’a jamais engendré le paradis dit-on.
Au peuple de Guinée, soyons soudés pour sauver notre démocratie. Ce que le régime en place n’a pu faire pendant cette dernière décennie, il ne le fera point. L’Etat est une continuité, il faut donc donner la chance à d’autres guinéens de diriger. Il n’y a pas de plus absurdité que de rendre un homme politique indispensable.
En conséquence, nous avons deux choix à faire : soit voter pour la démocratie, c’est-à-dire barrer la route à la mouvance présidentielle ; soit accepter de continuer à vivre sous un régime incapable de faire face aux défis de notre siècle.
Abdoulrahimy Diallo
Dakar, le 17/10/2020