Une dissolution de l’Assemblée nationale, en vue d’une éventuelle sortie de crise en Guinée, est une perspective de plus en plus évoquée par des acteurs politiques.
L’honorable Aly Kaba, président du groupe parlementaire du RPG-AEC, qui s’est prêté à nos questions ce mercredi, juge cette option inopportune.
« Les arguments avancés ne tiennent pratiquement pas, parce que nous sommes sortis de ces élections avec trois groupes parlementaires constitués de plus d’une dizaine de partis politiques qui siègent à l’Assemblée Nationale. Donc, il serait souhaitable de continuer à régler nos problèmes, de travailler pour l’intérêt du pays, parce que ceux qui voient en la dissolution de l’Assemblée une solution oublient que c’est plus un problème qu’une solution. Avec cette situation quand vous dissolvez l’Assemblée Nationale, la gouvernance va se faire comment pendant cette période ? Est-ce que l’exécutif va gouverner par ordonnance en attendant qu’on organise une nouvelle élection ? Et quand est-ce qu’on pourra organiser des nouvelles élections dès lors que certains contestent tout par rapport au processus électoral, que ce soit le fichier, la CENI elle-même tout est contesté, comment se doter d’une nouvelle Assemblée ? Toutes ces interrogations doivent être posées et je ne trouve pas du tout pertinent ces défenseurs, parce que les arguments pour moi ne tiennent pas et pour la majorité des analystes d’ailleurs, la dissolution de l’Assemblée, ce n’est pas que les députés qui sont à l’intérieur « non », c’est le problème des guinéens qui ont donné mandat à ces députés, c’est ce qui doit être vu, c’est-à-dire la question doit être posée à tout le monde pas seulement à un député pour voir sa position. Non », a lancé Aly Kaba lors de notre entretien avec notre rédaction.
Toutefois, le chef de la majorité parlementaire dit ne pas exclure l’option d’une dissolution quand c’est l’intérêt de la Guinée qui se pose vraiment.
« Quelles que soient les positions occupées à l’Assemblée par les uns ou les autres, ce qui est sûr, c’est la Guinée d’abord qu’on vient défendre à l’Assemblée et son intérêt prime sur tout. Donc, le débat est beaucoup plus enclin aujourd’hui à trouver solution à nos problèmes que d’en rajouter, c’est un avis personnel si les raisons invoquées pourraient engendrer la dissolution de l’Assemblée mais naturellement, c’est la Guinée avant tout. Mais si dissoudre l’Assemblée créera beaucoup plus de problèmes que nous en avons, je ne trouve pas nécessaire », a-t-il fait savoir.
Hadjiratou Bah