Le 14 novembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de lutte contre le diabète, une maladie chronique qui touche des milliers de personnes, à travers le monde.
Cette initiative de l’organisation mondiale de la santé et ses partenaires, vise à prévenir cette maladie, qui peut affecter n’importe quel être humain.
Pour savoir davantage sur le diabète, un de nos reporters est allé à la rencontre d’un spécialiste, à cette occasion.
Mosaiqueguinee.com : Dr Mamadou Alpha Diallo, vous êtes le chef de l’unité diabète au programme maladies non transmissibles, qui relève du ministère de la santé, aujourd’hui le monde consacre cette journée à votre spécialité, Dr dites-nous c’est quoi le diabète?
Dr Mamadou Alpah Diallo : On peut dire que le diabète, c’est un état hyperglycémie chronique relevant des facteurs géopolitiques et environnementaux qui agissent souvent ensemble. Ça veut dire que le diabète, peut être lié à un taux élevé de sucre dans le sang en permanence. Cela peut-être lié au pancréas, parce qu’il ne sécrète pas assez d’insuline, ou ne sécrète pas du tout, ou l’insuline sécrétée par le pancréas n’est pas reconnue convenablement par l’organisme.
Dr, de nombreuses maladies sont accompagnées de manifestations cliniques, est-ce que c’est le cas avec le diabète ?
Ce qu’on peut dire à ce sujet, le diabète n’a pas de symptômes. Lorsque les symptômes du diabète apparaissent, malheureusement ce que le diabète a évolué depuis plusieurs années. Au début de la maladie, le diabète n’a pas de symptômes. Donc, nous recommandons aux gens de faire le dépistage, mais quand le diabète apparaît et que le taux de sucre est à un niveau très élevé, on peut se retrouver à uriner beaucoup, à boire, à perdre du poids, mais aussi à être fatigué.
Dr, quels sont les différents types de diabète?
Nous avons principalement deux types de diabète. Nous avons le diabète de type 1, et le diabète de type 2, qui sont les plus fréquents. A côté de ça, il y a des diabètes secondaires et le diabète gestationnel. C’est le diabète qui survient chez la femme enceinte. Les diabètes de type 1 et 2 représentent 90% des diabètes. Le type 1, c’est un diabète qui se retrouve chez les enfants, le type 2 chez les adultes. Ce sont les types de diabète que nous connaissons aujourd’hui.
Est-ce qu’on peut connaître le taux de prévalence de la maladie en Guinée?
Selon une enquête que nous avons réalisée en 2009 à Conakry, et dans les autres localités de la basse Guinée, nous avons retrouvé 5,6% de prévalence du diabète. C’est une étude qui montre vraiment que le diabète est présent dans nos populations.
Dr, est-ce qu’il y a une possibilité de prévenir la maladie?
On peut bel et bien prévenir le diabète. Parmi les facteurs de risque du diabète, nous avons la sédentarité, l’obésité, le tabagisme, et l’inactivité physique. Pour prévenir le diabète, on doit lutter contre ces facteurs, parce qu’ils sont les causes du diabète. Donc manger sain (moins salé, moins sucré, moins gras, beaucoup de crudité, de légumes et de fruits). On doit pouvoir faire de l’activité physique régulière, au moins 30mn par jour. Si on est hypertendu, traiter l’hypertension.
Vous êtes en même temps médecin diabétologue, au service d’endocrinologie du CHU Donka, et militant d’une ONG de lutte contre le diabète, et les maladies non transmissibles. Qu’en est-il de la prise en charge de cette maladie en Guinée Dr?
Aujourd’hui, le diabète est pris en charge dans notre pays. Il y a une décentralisation de l’offre des soins. Nous avons des unités de diabétologie dans tous les hôpitaux régionaux du pays. Dans certaines préfectures, nous avons des unités de diabétologie, dans ces structures aussi, il y a la possibilité de faire des bilans de retentissement du diabète, et de bénéficier d’un traitement, que ce soit dans les situations aigües ou chroniques.
Nous avons aujourd’hui en Guinée, un programme (changer l’avenir des enfants diabétiques en Guinée). Ce programme enrôle les enfants sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons plus de neuf cents (900) enfants enregistrés dans ce programme. Il offre une prise en charge, une éducation, des traitements et même des moyens de surveillance aux enfants gratuitement à 100%. C’est un programme initié par le gouvernement, mais appuyé par un partenaire. Cette année, nous avons mené beaucoup d’activités dans le cadre de la célébration de cette journée. Avec l’appui de nos partenaires, nous sommes en train de faire des campagnes de dépistage gratuit du diabète, dans toutes les préfectures de la Guinée. Cette journée est une occasion de diffuser des messages, d’informer la population et d’améliorer la connaissance des gens, sur ce qui est le diabète et les autres maladies non transmissibles.
Donc, cela veut dire que même si la maladie est incurable, on peut vivre avec elle Dr?
Effectivement! Le diabète est une maladie chronique. Quand on a le diabète, on vit avec la maladie. Ce n’est pas une maladie fatale! C’est une maladie qu’on peut traiter, contrôler et vivre avec.
Interview réalisée par Hadja Kadé Barry