Dans un communiqué rendu public mercredi, le gouvernement guinéen a interdit l’importation, la distribution et la commercialisation de la chicha, jusqu’à nouvel ordre sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision surprenante pour la plupart des citoyens, ne fait pas l’unanimité chez bon nombre de gérants des restaurants « chicha lounge », rencontrés ce jeudi par la rédaction de Mosaiqueguinee.com.
Émile, gérant au « salon de la chicha » au restaurant » BBC » situé au quartier Kipé, juge la mesure du gouvernement difficile à digérer, même si, elle est obligé de s’y conformer.
Selon ce jeune homme, l’interdiction de la vente de la chicha aura des répercussions sur la vie de beaucoup de jeunes dont c’était le gagne-pain.
« C’est une décision de l’État, donc, on ne peut que l’accepter. Mais, il faudrait que le gouvernement comprenne que c’est dans la vente de la chicha que beaucoup de jeunes guinéens y gagnent leur vie aujourd’hui. C’est vrai après cette décision, notre entreprise sera beaucoup affectée, mais des jeunes y souffriront aussi. C’est une doléance, je demande à l’état d’aider ces jeunes qui ont du mal à se trouver de l’emploi », a-t-il plaidé.
Avec cette décision, Tony va désormais se focaliser beaucoup plus sur la restauration. Tout de même, il affirme que de telles décisions méritent un avertissement.
« C’est très difficile, parce que la nouvelle nous a surpris. Pour une telle décision, au moins, les autorités devraient nous avertir, parce que nous y avons investi des millions. (…). Nous avons entendu le décret hier, on ne savait plus quoi faire. Cette décision va causer un peu de problème chez nous, mais pas tellement, parce que nous évoluons aussi dans la restauration. Nous faisons à manger et d’autres. Puisque la décision vient du gouvernement, nous arrêtons tout avec la chicha », a-t-il concédé.
Malgré cela, ce gérant du restaurant ‘’chicha lounge le miel » invite les gouvernants à les aider.
« Nous avons des nouveaux stocks et si on ne les revend pas, ça sera une perte pour nous. Donc, nous demandons au gouvernement de nous accorder un délai de vente pour finir nos stocks ou de nous les rembourser… », a plaidé Tony.
À noter qu’après l’annonce de cette décision beaucoup de restaurations, motels, bars… ont préféré ranger des chichas dans un coin sûr.
Et ceux qui sont spécialisés dans la vente de la chicha ont décidé de fermer leurs portes pour l’instant, afin d’y voir plus clair.
Mama Adama Sylla