Cette borne-fontaine vient ainsi mettre fin aux réveils matinaux et des heures d’attente pour s’approvisionner en eau potable. Ce temps gagné, Koumba Mama le consacrera désormais à la préparation de son BEPC.
Âgée de 19 ans, Koumba Mama Kamano réside dans la commune rurale de Bolodou, préfecture de Guéckédou, en région forestière. Avec son petit garçon de 2 ans, elle vit sous le toit de sa grand-mère Martine, la soixantaine et ménagère.
En 2018, quand elle est revenue de Kankan avec son enfant de 4 mois, son intégration a été très difficile dans la commune rurale de Bolodou, à cause de la pénurie d’eau : « quand je suis arrivée ici à Bolodou, ma première remarque porta sur le manque d’eau potable ; ma grand-mère étant âgée, j’étais obligée de me lever à 5 h du matin pour aller chercher de l’eau au marigot et à mon retour, je prenais au moins 30 minutes pour filtrer l’eau avant de l’utiliser », témoigne-t-elle.
Jusqu’en 2018, Bolodou centre ne disposait que d’un seul forage manuel pour une population de plus de 1000 habitants. Pour être alors parmi les premiers servis, il fallait se lever tôt, sinon, c’était une queue interminable « je me levais à 6h du matin pour faire la queue au forage du centre de santé et je pouvais rester jusqu’à 8h du matin. À cause de cela, j’étais énormément en retard dans mes cours », rajoute Koumba Mama.
Koumba Mama Kamano se rendant à la borne-fontaine pour s’approvisionner en eau potable pour sa famille
Le manque d’eau dans une localité crée une dépendance vis-à-vis de ses habitants et expose les enfants à beaucoup de maladies. Koumba Mama ne se rappelle plus du nombre fois au cours de l’année 2018, ou elle a dû faire hospitaliser son enfant à cause de l’utilisation de l’eau du marigot impropre à la consommation : « Une fois, je suis revenue de l’école, et, j’ai trouvé que mon enfant faisait la diarrhée qui ne s’arrêtait pas. Si je ne l’avais pas amené au centre de santé à temps, il allait mourir ce jour-là. Ces mêmes complications se répétaient encore et c’est suite à cela que le médecin m’a fait savoir que l’eau que nous consommons n’est pas potable », renchérit-elle.
Un an après, Koumba Mama est très heureuse d’avoir une borne-fontaine juste à côté de son habitation. C’est aussi un grand ouf de soulagement pour tout le village mais pour elle, cette borne fontaine a apporté un grand changement dans sa vie :« Depuis que cette borne-fontaine a été installée dans mon village, vous n’imaginez pas à quel point, je suis heureuse aujourd’hui. Actuellement, ma seule priorité, c’est comment continuer mes études et m’occuper de mon enfant et non trouver de l’eau, et c’est grâce à l’UNICEF et les bailleurs. Je les remercie infiniment d’avoir pensé à la communauté et aux enfants de Bolodou », se réjouit-elle.
Koumba Mama Kamano parcourant son cahier de leçons devant la maison familiale
La commune rurale de Bolodou a bénéficié entre 2019 et 2020 de 45 forages manuels et une adduction d’eau potable solaire. Des ouvrages obtenus grâce au financement d’UNICEF USA. Cet appui de l’UNICEF restera gravé dans la mémoire de Koumba Mama et pour longtemps, car dit-on souvent : «L’eau, c’est la source de vie».
Aboubacar Sidiki Diallo