L’association des victimes du Camp Boiro a commémoré ce lundi 25 janvier les 50 ans des pendaisons de 1971 sous le régime de feu, le président Ahmed Sékou Touré.
Des victimes, fils de victimes ont commémoré cette date en exposant des photos des victimes de ces pendaisons sur une banderole.
Après avoir déposé une gerbe de fleurs au pont du 08 novembre, ces victimes ont pris la direction du camp Camayenne, ancien camp Boiro pour un recueillement.
«Cela fait plus de 50 ans que des Guinéens appartenant à toutes les familles sont dans des fosses communes. Les graves purges perpétrées par le PDG et son leader Sékou Touré laissent encore des milliers de familles sans deuil, en larme, dans la souffrance. Des tueries massives, violentes, inhumaines suite à des condamnations extrajudiciaires dans l’irrespect total des lois de notre pays qui ont commencé en 1959, s’exacerbèrent en 1971 jusqu’en 1983. Comment peut-on haïr ses élites, les premières personnes ressources d’un pays nouvellement libéré de la colonisation ? Qu’est-ce qui peut justifier ces éliminations physiques et la réduction des familles à l’état de pauvreté? Après 50 ans, nous n’avons encore pas la réponse. Aujourd’hui, nous victimes et fils de victimes de toutes ces répressions, appelons à se pencher à cette page douloureuse de notre histoire. Il est temps de mettre fin à l’omerta savamment entretenue. Il est temps que la vérité et la justice réconcilient les Guinéens avec leur passé. Ce passage ne saurait être travesti par le mensonge entretenu par le PDG et son leader Sékou Touré», a déclaré une des victimes.
» Nous demandons au ministre d’État Diané de nous apporter son soutien aux noms de ses frères défunts. Nous demandons au premier ministre Kassory Fofana de faire de cette question une priorité de sa mandature pour la Guinée et pour l’ambassadeur Kassory Bangoura. Nous demandons au président de la République, le Professeur Alpha Condé d’instruire son gouvernement afin que le dossier du camp Boiro soit débattu car chacun a perdu un ou plusieurs membres de sa famille dans ces purges et le professeur Alpha Condé fût à l’époque victime à tort d’une condamnation à mort par contumace» , ont-ils invité ce jour.
Pour finir, ces victimes ont aussi plaidé la réhabilitation de ces victimes tout en mettant les charniers, à la disposition des familles » afin que des sépultures dignes puissent être construites pour elles. Chaque Guinéen est concerné par cette histoire douloureuse. C’est pourquoi notre appel à la vérité et à la justice pour un véritable PLUS JAMAIS Ça a besoin d’être entendu « , a martelé une autre victime.
Aïssata Barry