Après plus de quatre (4) mois en détention à la maison centrale de Conakry, le procès de Mamady Condé, communément appelé ”Madic 100 frontières”, militant de l’UFDG, s’est ouvert ce lundi 18 janvier au TPI de Dixinn.
Ce blogueur de double nationalité est poursuivi pour “menaces, injures, atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, xénophobie, incitation à la révolte”.
À la barre, Madic 100 frontières reconnaît en partie les faits qui lui sont reprochés.
» Il y a des faits que je ne reconnais pas. oui j’ai fais beaucoup de vidéo dans l’intention de conscientiser le peuple. C’est mon opinion depuis le Canada je lutte contre le racisme et j’ai mené le même combat en Guinée. Il y a de ces vidéos que j’ai faite. Le Général Bafoe lors de mon troisième jours de détention à la DCPJ m’avait demandé pourquoi j’ai fait ces vidéos, c’est la même réponse j’avais donné parce qu’ il m’avait dit ce jour que je l’ avais attaqué et je lui ai dit j’ai tord excusez moi. J’étais fâché et frustré, c’est pourquoi j’ ai réagi ainsi. Si je reprends le même combat, je n’ ai pas à réagir ainsi. J’ai parlé du chef de l’État et je vais lui demander pardon à travers un écrit. J’ai tord. Je demande pardon à tout guinéen qui est touché ou vexé, ce n’était pas intentionnelle « , a-t-il plaidé avant de poursuivre : » c‘est une histoire, il y a de cela 20 ans, je viens d’une famille Rpgiste. J’ai grandi dans la violence et l’oppression. Après que le président Alpha Condé avait été attaqué un jour, ils sont venus pour arrêter mon père. Une de mes ses sœurs était décédée, ce jour-là et j’étais visé aussi dans cette affaire, ce qui m’avait poussé à quitter la Guinée pour le Mali et ensuite direction le Canada. En 2013 aussi, on avait même proposé le poste de préfet à mon père et je lui ai dit de ne pas se mêler de la politique « , a-t-il rappelé à la barre.
Le procureur Sidy Souleymane N’ Diaye n’a pas tardé à réagir en ces termes: «votre remord ne nous intéresse pas, au moment venu, nous le ferons savoir dans les réquisitions» assure le magistrat débout tout en demandant au prévenu: «Pourquoi vous avez dit que les peuls sont opprimé», «c‘était ma perception de voir les choses», répond Madic.
«Pourquoi vous avez changé d’ avis ?» poursuit N’Diaye.
« J’ai appris beaucoup de choses en deux mois. J’ai fais une prise de conscience, je suis Mamadi Condé à la différence de Madic 100 frontières. J‘ai reculé en arrière de deux pas. Si on me demande de recommencer, je ne vais pas recommencer ni suivre le même chemin et refaire les mêmes erreurs durant le restant de ma vie…» a-t-il promis à la barre.
Nous y reviendrons !
Aïssata Barry
Les Hommes d’honneur ne courent point les rues….