Le Sénégal va au-devant de nouvelles journées à hauts risques à partir de lundi, un collectif formé après l’arrestation du principal opposant au pouvoir ayant appelé à de nouvelles manifestations.
Après avoir connu pendant trois jours ses pires troubles depuis des années, le pays et sa capitale Dakar ont connu une relative accalmie samedi.
La tension n’est pas retombée pour autant. Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant arrêté, des partis d’opposition et des organisations contestataires de la société civile a appelé « à descendre massivement dans les rues » à partir de lundi.
Lundi, Ousmane Sonko, dont l’arrestation a mis le feu aux poudres mercredi, doit être présenté à un juge. La décision du magistrat de le relâcher ou de l’écrouer s’annonce lourde de conséquences et pourrait provoquer de nouveaux troubles à Dakar et dans plusieurs grandes villes du pays
Le collectif M2D réclame « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus », le rétablissement du signal suspendu de deux chaînes de télévision accusées d’avoir diffusé « en boucle » des images des troubles, et une enquête sur ce qu’il appelle un « complot » du pouvoir.
Usure
Le collectif, donnant lecture d’un communiqué dans les locaux du parti d’Ousmane Sonko, s’en est durement pris au président Macky Sall, qualifié « d’apprenti dictateur ». Il a perdu « l’autorité morale » pour rester président, a dit un des leaders du mouvement, Cheikh Tidiane Dieye. Il s’en est tenu à ces mots quand la presse lui a demandé si le collectif appelait les Sénégalais à réclamer la démission de Macky Sall, président depuis 2012.
Avec Jeuneafrique