Si pour un départ, les hommes étaient les seuls à pratiquer l’immigration irrégulière, dans le but d’aller à la quête du bien-être, de nos jours la tendance a changé.
De nombreuses femmes sont aussi déterminées à suivre ce chemin moins sûr, au péril de leur vie.
Des migrantes qui souvent sont victimes d’abus durant leur traversée.
Une situation que déplore dame Kadiatou Soumah, chargée des programmes et spécialiste de la traite des personnes à l’OIM.
« La probabilité pour les femmes d’être exposées à des abus est plus forte que chez les hommes. C’est pourquoi, l’accent particulier relativement aux questions de traite est mis sur les femmes et les enfants, compte tenu de leur degré de vulnérabilité. La femme est fragile, donc souvent quand une femme décide de prendre la route migratoire, surtout irrégulière, il faut s’attendre à beaucoup d’abus, parce que la femme n’a pas la force comme les hommes de se maintenir dans certains travaux. Donc, à un certain niveau, ce qu’elle peut donner, c’est son corps. Beaucoup de ces femmes rentrent d’ailleurs avec des grossesses au pays, et elles sont souvent rejetées par leurs familles. Toutes ces femmes qui retournent de loin ou de près ont subi des abus (sexuels ou autres), parce que souvent elles travaillent dans les maisons des patrons. Elles font des travaux domestiques, j’ai reçu avec notre projet actuel 164 victimes de traite majoritairement des femmes », a-t-elle regretté au micro de mosaiqueguinee.com, ce samedi 06 mars 2021.
Malgré les efforts fournis par le gouvernement guinéen et l’OIM dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes, le phénomène persiste encore.
Pour endiguer ce fléau, dame Kadiatou Soumah appelle à l’instauration d’un programme d’éducation en Guinée sur les dangers liés à l’immigration clandestine, en vue de dissuader toute personne tentée par ces voyages clandestins.
Hadja Kadé Barry