Interdit d’exercer toutes activités religieuses en Guinée par le secrétariat général aux affaires religieuses, l’imam Ismaël Nanfo Diaby, le prédicateur qui prie et prêche en langue nationale Maninka, en séjour à Conakry, ne compte pas se laisser se faire.
Face à la presse ce samedi, le prédicateur de l’académie N’ko est d’abord revenu sur la plainte qu’il a déposé devant la cour suprême relative à la décision des autorités religieuses l’interdisant d’exercer toutes activités religieuses sur l’étendue du territoire national guinéen.
D’après lui, c’est une décision illégale qui va à l’encontre des dispositions de la constitution en vigueur. A cet effet, il dit être convaincu que la cour suprême tiendra compte de la laïcité, pour faire annuler la décision des autorités religieuses.
Fort de son panafricanisme, l’Imam ajoute que rien ne lui fera abandonné la pratique religieuse qu’il prône:
« La pratique religieuse que je suis en train de prôner n’est pas contre quelqu’un. S’aimer soit même ne veut pas dire détester les autres. Donc ce que moi je veux, que chacun pratique la religion dans le strict respect de ses convictions, sans faire du tord à quelqu’un. Donc, moi j’aime les langues africaines, je suis africain et je veux adorer mon créateur à travers une langue africaine. Je n’oblige pas les autres à faire comme moi mais, je veux seulement qu’on me laisse librement pratiquer la religion comme je la conçois», a-t-il déclaré à la presse, ce samedi.
Convaincu d’être sur le chemin de la vérité qui va le mener au paradis, l’imam Nanfo indique qu’il n’a pas à demander une permission des autorités pour cela.
« Je ne fais pas la prière dans ma langue pour quelqu’un, la prière est destinée à Dieu, donc je ne demande pas la permission de quelqu’un, cela veut dire que je vais continuer à prier en Maninka je n’abandonnerai jamais », a-t-il tranché.
S’agissant de ceux qui ont agressé sa famille, destruit sa mosquée, le prédicateur dit s’en tenir à la volonté de son créateur.
Alhassane Fofana