D’année en année, la préfecture de Dinguiraye qui connaît une dégradation poussée de l’environnement, enregistre une chaleur excessive en saison sèche. Actuellement (avril 2021), les citoyens vivent dans une chaleur indescriptible.
Ce samedi 24 avril 2021, nous avons approché le directeur préfectoral de l’environnement et des eaux et forêts de Dinguiraye pour évoquer la triste réalité.
« Au niveau national voir même international, il est reconnu que Dinguiraye est la porte d’entrée du désert. Je pense qu’à ce niveau déjà, l’État doit fournir assez d’efforts pour pallier ce fléau. Actuellement on n’a même pas reçu même une gouttelette d’eau de pluie. Et de nos jours dans d’autres préfectures, il y a eu plus de trois à quatre fois la pluie. Cela démontre que nous sommes dans le désert. En cette période de Ramadan, pour couper le jeûne, vous ne pouvez le faire que par de l’eau et non par un autre aliment. Cela prouve à suffisance que la chaleur est excessive à Dinguiraye », a entamé M. Sadamory Keïta.
La coupe abusive du bois est devenue monnaie courante à Dinguiraye. Les montagnes autres fois pleines de couvert végétal, sont de nos jours complètement décoiffées.
Pour une prise de conscience en vue de restaurer le précieux couvert végétal dans la cité sainte d’El Hadj Oumar Tall, le directeur préfectoral de l’environnement préconise le retour de la « loi Fria ».
C’est une loi prise en août 1977 à Fria par le premier président de la Guinée feu Ahmed Sékou Touré, exclusivement consacrée au reboisement dans les collectivités à travers l’investissement humain. La loi obligeait également chaque couple qui devait célébrer son mariage à l’état civil, de planter un arbre chacun et en était de même pour le baptême de chaque enfant.
« Avant on parlait de la loi Fria. Cette loi veut dire quoi, qu’en cas de baptême, on doit planter un arbre. Pendant les vacances, les élèves qui vont au village plantent chacun un arbre. Voilà des exemples qui nous permettent de faire des forêts sans se rendre compte qu’on a travaillé. Je pense que le retour et l’application de cette loi sont nécessaires à Dinguiraye. Actuellement certains élèves ont commencé. Ils se mobilisent pour planter quelques arbres. Je crois que si nous continuons ainsi, cela va pallier ce problème », a suggéré Sadamory Keïta qui a invité les ressortissants à s’y associer.
Pour rappel, la « loi Fria » avait permis à l’époque de restaurer l’environnement dans tout le pays.
Mamadou Sagnane