Comme prévu et conformément à la nouvelle constitution, le Premier ministre était devant les parlementaires, le mercredi 07 avril, pour y décliner la politique générale de son gouvernement.
Le grand oral qui a duré plus de deux heures d’horloge, a touché à tout. La vigueur dans le rendu et la pédagogie, ont assoupli l’impatience d’un auditoire qui n’a pas l’habitude d’un tel exercice.
Kassory Fofana n’a voulu passer sous silence aucun secteur, contrairement à son premier exercice du genre devant les mêmes élus, il y a plus deux ans.
Justement, il y a deux ans, l’homme engagé et déterminé qu’il était, s’était, à l’époque, dévoilé en donnant des indications précises, aussi bien dans l’espace que dans le temps pour des actes à mener.
Pour cet autre rendez-vous qui était aussi important et déterminant pour son avenir à la primature, le chef du gouvernement s’est borné à dresser un bilan. Il a aussi posé le diagnostic d’une gouvernance chancelante tout en promettant de tout changer.
Sa prudence l’a amené à ne pas prendre aucun risque, au point d’être précis sur des engagements pris. Cela présage d’une collaboration, quoique raccordée, avec son patron à Sékhoutoureya, mais qui n’inspire pas confiance de pouvoir garantir à chacun d’agir à la limite de ses prérogatives.
Au-delà de cette commutation maîtrisée, s’entachent des bribes qui focalisent l’actualité. Cela est à mettre au compte de ses interventions pendant la phase des débats avec les députés.
Il y a, par exemple, le cas des déguerpissements en cours avec le ministère de l’habitat. La réponse du PM à une question relative à ces casses, selon des observateurs, renvoie l’image d’une équipe gouvernementale au sein de laquelle, il y a encore des brebis galeuses, qui se soustraient de la discipline gouvernementale.
Il y a aussi la position affichée du patron du palais de la colombe en faveur de l’enseignement de base, qu’il dit être d’ailleurs sa priorité.
A cet effet, que faire donc de la pléthore dans les institutions d’enseignement supérieur ainsi que la qualification du niveau des formateurs dans ces universités ?
Le clin d’œil du PM à son ancien ministre de l’enseignement supérieur, Yero Baldé, n’est pas resté en marge de l’actualité.
La reconnaissance du mérite de celui qui, il faut rappeler, a démissionné pour s’opposer au changement de la constitution, reste mal perçue par les extrémistes de son camp politique.
Autant d’éléments qui rendent le passage de kassory Fofana devant les députés, sujet de débat dans tous les milieux.
Mognouma Cissé