Le consortium SMB winning projette l’implantation d’une raffinerie d’alumine dans la zone de Boké.
En tenant compte des impacts environnementaux et sociaux, les populations de cette localité courent d’énormes risques.
Soucieux des conditions de vies des populations dans les zones minières, l’ONG-Association mine sans pauvreté (AMSP) a animé un point de presse à cet effet, ce vendredi, a son siège, pour dit-elle interpeller ou du moins expliquer aux acteurs intervenants dans le secteur des mines en Guinée, singulièrement le consortium SMB ses préoccupations face à la réalisation de ce projet de construction d’une raffinerie d’alumine dans cette zone.
Ainsi l’ONG a passé au crible le rapport d’études environnementales et sociales produit par le cabinet d’études de la Société Environnementale et Sociale (SES) en vue d’élucider les impacts positifs et négatifs ainsi que les mesures d’atténuation, au terme de l’édification de la raffinerie.
D’entrée le directeur exécutif de l’ONG a relevé des manquements dans le rapport produit par le cabinet, bien que celui-ci ait été validé.
D’après Mamady Koïvogui, c’est un rapport qui n’est pas suffisamment informé des mesures d’atténuation des impacts du projet.
« nous communiquons là-dessus pour attirer l’attention des acteurs et l’entreprise responsable, le cabinet d’étude et l’État Guinéen à réfléchir sur les mesures concrètes par rapport à ce projet. Il y a des mesures qui doivent être appliquées avant le démarrage du projet, il y a des mesures qui seront observées tout au long de la phase de construction du projet et tout au long de la phase d’opérationnalisation. Les techniciens de l’État doivent veiller à ce que cela puisse être appliqué. Une raffinerie d’alumine est différente d’une simple mine d’extraction ou de fonctionnement d’un port, il y a beaucoup de choses liées à la santé publique par rapport à cela. Ils n’ont pas annoncé que des terres alternatives seront identifiées et aménagées pour ces populations locales », mis en avant Mamady Koïvogui.
A la suite des enquêtes que l’ONG de concert avec d’autres a mené sur le terrain, plusieurs impacts négatifs relatifs à la réalisation dudit projet ont été.
Il s’agit notamment des villages qui seront déplacés, de la perte de nombreuses terres agricoles, la pollution de l’air par des particules fines suite au soulèvement de la poussière. Ce qui peut affecter les hommes et les animaux et même les plantes.
La pollution des eaux de surface et souterraines à travers le soulèvement de la boue rouge, les accidents d’engins roulants, au niveau des hommes et du bétail, les vibrations et les bruits sonores ainsi que la santé communautaire ne sont pas en reste. a-t-il relevé.
Quoiqu’elles seront impactés par le projet, les populations ont aussi formulées des attentes tant au niveau de l’État qu’au niveau de la société en charge de sa réalisation. Parmi lesquelles il y a : la construction des forages, des centres de santé et d’écoles… Des lieux de loisirs, l’accès a l’électricité, l’emploi, les centres de formation pour la jeunesse, la construction des lieux de culte pour les religieux, l’appui au développement agricole et de l’élevage ainsi que le reboisement des sites exploités.
La réalisation pourrait avoir d’impacts positifs sur les populations notamment en terme d’emploi.
Déjà le rapport mentionne qu’il y aura plus de 500 emplois directs par rapport à l’usine, Le projet pourrait implanter d’autres infrastructures de développement dans la zone.
Un document de plaidoyer intitulé rapport d’audit communautaire sera élaboré de façon concertée et adressé aux autorités de la SMB, celles étatiques et à tous les partenaires techniques et financiers dans le domaine minier, afin de permettre aux communautés concernées d’être réhabilitées dans leurs droits.
Alhassane Fofana