Hier mercredi 7 avril, la ville de Kouroussa était en ébullition suite à la prise d’assaut par les populations, des installations de Kouroussa Gold Mining, une compagnie minière installée dans cette zone qui aurait, dit-on, mis aux arrêts, 9 des leurs.
Au cours d’un point de presse ce jeudi 8 avril à Conakry pour réagir à cette actualité préoccupante, le président de la chambre des mines, Ismaël Diakité a d’abord invité les compagnies minières au respect de leurs engagements, des lois et règlements qui régissent les investissements privés en Guinée.
« Aucun évènement ne passe anodin quand il s’agit de paix sociale et surtout de la paix dans le bassin minier. Les évènements qui se sont déroulés hier à Kouroussa pour lesquels nous avons cherché à avoir des informations complémentaires, nous interpelle tous. Que toutes les compagnies minières, quelles que soient leurs tailles, leurs sites, qu’elles soient en phase de projet, de développement ou en phase d’opération, doivent faire respecter scrupuleusement leurs engagements, les lois et règlements qui régissent les investissements privés en Guinée, doivent être en conformité légale et surtout, doivent engager des responsabilités directe vis-à-vis des populations, de toutes les parties prenantes. Elles doivent aussi obéir aux prescriptions pertinentes aux dispositions et conventions et des permis qui leur ont été octroyés après de longues et âpres négociations. Il y a leur responsabilité sociétale qui est également engagée vis-à-vis des communautés. Ceci est extrêmement important parce que les mines c’est un investissement à long terme, c’est la durabilité qui compte. Il faut donc avoir des relations bien solides, bien ancrée avec les communautés. (…). », a-t-il lancé.
Poursuivant, Ismaël Diakité a aussi invité les populations, à user des voies et autres moyens de recours que la violence car, la violence n’arrange rien.
« Par ailleurs, rien ne justifie les violences, rien ne justifie de s’en prendre aux bien matériels et à l’intégrité des compagnies installées dans les zones minières. Il y a des voies de recours administratifs qui existent, de l’intermédiation, de l’arbitrage. Ce sont des voies et moyens qui permettent d’apaiser la frustration et les mécontentements et d’apaiser également tout ce qu’il y a comme tentation qui peut exister dans les zones minières. Toutes les compagnies minières doivent être respectueuses de leurs engagements, pouvoir réaliser leur engagements, leurs promesses en conformité légale. Mais également, les communautés, les populations d’une manière générale, doivent pouvoir user des voies de droit qui existent, pour pouvoir avoir des relations avec des compagnies minières qui ne sont pas isolées, avec l’administration et toutes les autres parties prenantes. Nous avons besoin d’un secteur minier où il y a des investisseurs responsables, d’un secteur minier dynamique qui puisse contribuer à tirer notre économie vers une forte croissance durable, avec à la clef, des emplois bien rémunérés et décents, des communautés qui profitent des effets de croissance créés par ces compagnies. Nous appelons à la paix et à user des voies de recours pour des conflits qui peuvent exister. Rien ne justifie la violence, créons les conditions de paix ensemble », a-t-il dit.
Dans les prochains jours, a affirmé le président de la chambre des mines, des investigations seront menées pour savoir les causes profondes de cette violence afin de leur permettre de trouver des solutions définitives et profitables à toutes les parties prenantes.
MohamedNana Bangoura