Chérif Bah, Ousmane Gaoual et compagnie croupissent depuis plusieurs mois maintenant, à la geôle de Coronthie sans jugement.
Ces leaders politiques incarcérés au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020 peinent donc à être fixés sur leur sort, malgré de multiples cris de cœur en leur faveur.
Interrogé sur le sujet par nos confrères de FIM FM dans l’émission « Mirador » ce mardi 04 mai 2021, Mamadou Aliou Barry, Géopoliticien et fervent défenseur des droits humains a tout dans rappelé les efforts consentis pour l’amélioration des conditions carcérales en Guinée, mais qui sont restés vains.
« Je ferai deux remarques à ce sens. Au temps de Cheik Sako, j’ai travaillé longtemps avec lui comme directeur adjoint de l’administration pénitentiaire. On a mené une réforme sur les prisons pour améliorer les conditions de détention. A l’époque on avait beaucoup travaillé sur toute cette problématique. Le problème du magistrat guinéen, ce qu’il ne fait pas recours à l’alternative à l’incarcération. C’est-à-dire quand vous allez par exemple à la maison centrale, vous parlez du procureur de Dixinn on l’appelle PP procureur prison », a-t-il fait remarquer d’entrée de jeu, avant d’estimer qu’il est inadmissible de laisser des personnalités publiques, dans les mains des agents pénitentiaires qui n’ont aucune notion en droit.
« Regardez ceux qui sont actuellement en prison c’est quand même des personnalités. Je ne cherche pas à savoir ce qu’ils ont fait ou ils n’ont pas fait, mais à la limite on pouvait les mettre sous contrôle judiciaire ou trouver moins, au lieu de les jeter en prison, surtout que la maison centrale c’est une maison qui est faite dans les années 1930 pour trois cents (300) places. Moi quand je partais là-bas, ils étaient mille mille huit cents (1800) détenus. Et à côté vous avez un personnel pénitentiaire qui n’est pas formé. Les gardiens de prison en Guinée on les fait travailler 7/7. Ils ne connaissent même pas les droits des détenus. Une fois quelqu’un est incarcéré on le fait subir une deuxième peine. En plus, de ce trafic qui se fait autour avec la visite des familles. Je trouve anormal sur le plan humain qu’on prenne un ancien gouverneur de la Banque Centrale, des anciens députés qu’on les jette comme ça en prison en attendant un procès. Ils pouvaient bien restés à Domicile », a-t-il estimé.
Cet activiste des droits de l’Homme pense qu’il est opportun de revoir « les modalités d’emprisonnement notamment, les alternatives à l’incarcération ».
Hadja Kadé Barry