Nous avons poursuivi ce Lundi la mission d’observation indépendante des examens nationaux de la session 2021. Le lancement officiel des premières épreuves du B.E.P.C a eu lieu ce lundi 26 juillet 2021, l’Association Scolaire et Estudiantine de Guinée (A-SEG) a encore activé son œil de veille, d’alerte et d’observation. En cette journée, deux (2) épreuves ont été soumises aux candidats, à savoir : Rédaction et les Mathématiques.
Notre constat général nous révèle ce qui suit :
Tout d’abord, en ce qui concerne la situation sanitaire liée au Covid-19, nous déplorons toujours le fait que dans les centres d’examens visités, les respect des mesures barrières n’est pas strict, et à propos de l’aspect sécuritaire, le constat reste satisfaisant par endroit, cela a été remarqué dans les centres EP Dar-es-salam 1, EP Gbessia Port 1, Facinet Béavogui de Tombolia, Lycée Bonfi, Groupe Scolaire Michelle Obama, Lola centre 1 et lycée Lola et, faible dans les centres Dixinn Terrasse, Lycée Léopold Sédar Senghor (DCE de Matoto), certains centres de qla DPE de Coyah, Kankan.
LE RETARD À L’ALLUMAGE
Il est à mentionner, c’est le retard de 20 minutes au lancement de l’épreuve de Rédaction au centre Emak de Tombolia et de 30 min au lancement de l’épreuve de Mathématiques à l’école Facinet Béavogui, d’après nos observateurs. À quoi peut-on imputer les causes de ces retards ? Est-ce une mauvaise organisation ou des problèmes logistiques ? Seules les autorités pourront apporter une réponse exacte.
DES ACQUIS
Au niveau du centre Collège Djissouma de Pita, notre observateur sur place, a constaté la présence de deux (2) agents de sécurité munis d’un appareil de détection de métaux au niveau du portail, dans l’enceinte de la cour les kits d’hygiènes sont bien présents, ensuite aux alentours du centre un calme total y régnait, mais il est aussi important de signaler que, pendant la pause les candidats se promenaient derrière la cour, chose qui n’est pas acceptable pour la bonne réussite de cet examen, top de laisser-aller qui peut être source d’approvisionnement de fraude.
Dans les centres de la DCE de Kaloum, aucune irrégularité majeure n’est à signaler, tout semble fonctionner normalement.
Quant au centre Koïchiro Matsura (DCE DE MATOTO), selon nos constats, il y régnait un silence total autour du centre. Mais, les kits sanitaires étaient très insuffisants, par contre, ce premier jour était caracterisé par une rigueur absolue de la part des surveillants et délégués, ce qui a occassionné le non usage du téléphone dans ce centre.
Nous félicitons les responsables de quelques centres où la rigueur était vraiment de mise.
LES LUEURS DE LA FRAUDE
Cependant, le début de cet examen n’est pas indemne de tout reproche, car des formes de fraudes émergent encore : l’utilisation par endroit des téléphones (cas de Siguiri et Macenta), le laxisme des surveillants et délégués, le marchandage de sujets dans les certaines écoles, notamment aux heures tardives, la circulation des sujets et leurs traités dans les plateformes de conversation WhatsApp et Messenger, on fait du chemin lors de cette première journée. Sans oublier les attroupements autour de certains centres où ouvertement, des responsables d’écoles après négociations on réussi à infiltrer des traiter dans les centres.
Dans la DCE de Matoto, au centre Groupe Scolaire Massacran KEÏTA de Tombolia, après la fin des épreuves, nos observateurs postés de ce côté ont interrogé certains candidats, qui nous ont confié que la surveillance était moins rigoureuse, et promettent de se rattraper demain, en utilisant des téléphones, car le centre manque de détecteur de métaux. C’est aussi le cas des centres Lampel de Cobayah et Gandhi (Tous de la DCE de Ratoma), où des candidats nous ont confié qu’avec la complicité des surveillants et délégués, ils ont pu échanger leurs cahiers de brouillon, tout en communiquant. Même constat fait au collège Ansoumania dans la DPE de DUBREKA.
Au centre EP Cité de l’air (DCE de Matoto), juste quelques minutes après le lancement des secondes épreuves, notre observateur a aperçu un candidat au-dehors du centre, nous ignorons le motif de son renvoi, et interrogé à cet effet, l’élève en question n’a pas voulu se confier à lui. Également aux centres Collège Saïfoulaye DIALLO, Ep Gbessia centre, Ep Gbessia Port2, nos observateurs parlent de centres négociés, ils ont été témoins de scène de fraudes.
Même réalité au à l’école Primaire Dixinn Centre 1, où l’épreuve de réaction a été traitée et infiltrée sous la complicité de l’agent de sécurité sur ordre des responsables du centre (images disponibles).
À l’entrée principale des trois (3) centres d’examens à savoir : Lycée Ahmed Sékou Touré, Lycée d’excellence Prof. Alpha Condé et EP Aviation (Tous de la DCE de Matoto), nous avons découvert un réseau de jeunes fraudeurs, complices de la fraude, certains parmi eux détiennent des brochures, et d’autres par contre sont dans les groupes de conversation WhatsApp, présents sur les lieux dans le seul but de traiter les sujets, puis les envoyer dans ces plateformes.
Au collège 2 Bonfi, notre observateur a noter particulièrement les bruits audibles à partir de l’extérieur, ajouter à cela des déplacements intempestifs des candidats qui semblait avoir une attache sérieuse avec les toilettes. Peut-on parler d’éléments de fraude dissimulés ? Les prochains jours seront édifiants. Même constat presque à l’école Primaire Kouléwondi devant lequel il ya avait de l’attroupement.
Au centre Djomba Amara kéïta (DPE de COYAH), un silence apparent régnait autour du centre, mais de même, les éléves avaient accès aux téléphones, ils echangaient les traités entre eux, la surveillance n’etait pas du tout rigoureuse.
» Lorsque l’épreuve de Maths a été lancée, il y’a un candidat qui a envoyé le sujet à son << grand >> à ma présence, soit-disant de vite traiter et l’envoyer la reponse » témoigne notre observatrice déployée à Coyah.
Au Lycée Amical CABRAL de Faranah, le plan de fraude préparé la veille, a été exécuté sans gêne. Selon nos observateurs, ce centre était ceinturé par un groupe d’enseignants venus pour « aider » les élèves. Il y aurait une forte « contribution » pour soudoyer les délégués.
Il est à noter, dans la plupart des centres d’examen visités, nous avons constaté des attroupements des responsables d’écoles privées et des parents d’élèves en face des dits centres. Leur présence parfois encouragée par des responsables de centres qui cèdent aux occasions juteuses.
LE FICHIER DU BEPC, UN NID DE FRAUDES ?
Dans une enquête ouverte au sujet du fichier des candidats au BEPC, nous avons fait une découverte aux allures d’un scandale ! Il s’agit de la falsification des patronymes pour l’obtention des PV d’appel fictifs afin de faire substituer certains candidats. Pour le moment, ce sont certains centres de la DCE de Matoto qui sont concernés, il s’agit de : ALBERT DE MONACO, DR IBRAHIMA KOUROUMA, EP SIMBAYAH, HOSANA, LYCÉE M’BALIA CAMARA, COLLÈGE YAGUINE ET FODÉ ET VICTOR HUGO.
Nous travaillons ardemment pour dénicher dans les jours à venir, l’école à la base de cette mascarade et les PV concernés. D’autres écoles qui seraient dans la même situation seront dénoncées.
Pour clore, il est à mentionner que ce bilan n’est pas exhaustif, les rapports des autres journées, prendront en compte d’autres aspects non cités. D’importantes enquêtes sont en cours, nous livrerons les premiers éléments, les jours à venir !
La Commission d’Observation Indépendante des Examens Nationaux, reste sur ses gardes et interpelle les autorités à renforcer la vigilance et la rigueur. La complaisance et la corruption tuent l’éducation.
Conakry, 26 juillet 2021
Président
Kabinet KEÏTA