Le premier atelier d’information sur le nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI) en abrégé, au profit des acteurs guinéens, les cadres du ministère de la coopération et de l’Intégration Africaine, ainsi que les points focaux des ministères sectoriels, a ouvert ses travaux ce lundi 09 juillet 2021, à Conakry.
C’est le Ministre des Affaires Étrangères et des Guinéens de l’Etranger représentant du Ministre de la coopération et de l’Intégration Africaine Ordonnateur National du FED en mission d’État qui a lancé les travaux, en présence de l’ambassadeur de l’Union européenne en Guinée, du chef de la coopération de l’Union européenne.
Le NDICI, nouvel instrument qui est désormais une réalité en Guinée, définit un nouveau cadre de coopération et de partenariat politique, économique et sectoriel pour les 20 prochaines années.
Ce cadre de coopération est une avancée politique majeure et marque un grand tournant dans les relations de coopération déjà consolidées entre la Guinée et l’Union européenne.
Il faut noter que l’initiative est du ministère de la coopération et de l’intégration africaine à travers la direction générale du service national de l’ordonnateur du fonds européen de développement (DG-SENOFED), en collaboration avec la délégation de l’Union européenne DUE.
L’organisation de cet atelier d’information fait suite à la conclusion d’un accord politique sur le futur partenariat entre l’Union européenne et l’organisation des États d’Afrique, caraïbe et du Pacifique (OEACP). Cet accord dit post-Cotonou implique les 27 États membres de l’Union européenne et les 79 pays ACP, 48 d’Afrique subsaharienne, 16 des Caraïbes et 15 de l’Océan Pacifique et fixe le cadre de coopération politique, économique et sectorielle pour les vingt prochaines années. La signature de l’accord, qui aura donc lieu en 2021, impactera la vie de plus de 1,5 milliard de personnes.
L’atelier vise à informer les partenaires nationaux sur le mécanisme de mise en œuvre du nouvel outil de financement de l’UE (NDICI) mais aussi à expliquer les prédispositions de l’union européenne pour une contribution et un financement à l’atteinte des objectifs du PNDES et le développement durable en Guinée: « Le NDICI ouvre un nouveau partenariat global conclu avec le plus grand groupe de pays partenaires constitue une avancée politique majeure et marque un grand tournant dans la coopération »
Les nouvelles relations de coopérations vont essentiellement se focaliser dans des domaines prioritaires tels que les droits de l’homme, la démocratie et la gouvernance, la paix et la sécurité, le développement humain, qui englobe la santé, l’éducation et l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que la viabilité environnementale, le changement climatique, le développement et la croissance durables, la migration et la mobilité.
Dans sa communication, l’ambassadeur de l’Union européenne en Guinée a indiqué qu’il est indiscutable que la négociation de cet accord a été ardue, longue et intense tout en capitalisant sur l’expérience acquise à la mise en œuvre de l’accord de Cotonou.
« Des enseignements ont été tirés. Aujourd’hui, force est de constater cet accord post-cotonou est l’illustration du partenariat tant appelé de nos vœux dans le but de produire des résultats naturellement bénéfiques sur des questions d’intérêts communs ».
D’après lui, le nouvel ordre modernise considérablement la coopération et élargit la portée et l’ampleur des ambitions de l’UE et de l’OEACP en vue de mieux relever les défis actuels et à venir. Les partenaires ont quant à eux renforcé leurs engagements dans des domaines prioritaires tels que les droits de l’homme, la démocratie et la gouvernance, la paix et la sécurité, le développement humain ainsi que la viabilité environnementale, le changement climatique, le développement et la croissance durable, la migration et la mobilité.
Poursuivant, Josep Cool a rappelé que tous les efforts ont été déployés pour que ce nouvel accord constitue un outil puissant pour faire progresser le programme des Nations unies à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable (ODD). Enfin, il donne un rôle nouveau aux parlements.
« Ce nouvel accord qui nous lie pour les vingt prochaines années représente aussi un changement de paradigme du point de vue financier. Le fonds européen de développement (FED) va disparaître progressivement au fur et à mesure que ces programmes seront complétés », a-t-il martelé.
Présidant la cérémonie, le ministre des affaires étrangères au nom de son collègue de la coopération internationale et de l’intégration africaine, a précisé que c’est un atelier qui réaffirme l’engagement commun que nous avons pris pour promouvoir une croissance économique inclusive et un développement durable, exploitant le potentiel des jeunes pour construire une société plus prospère.
« Pour répondre aux défis de développement, le Gouvernement de la Guinée s’est doté d’un Plan National de Développement Économique et Social (PNDES), qui est l’instrument principal de mise en œuvre de la stratégie nationale pendant la période 2016-2020 et très prochainement le PNDES II. La République de Guinée, l’Afrique de l’Ouest et l ‘Europe sont des voisins et des amis de longue date, dotés de liens politiques, historiques, économiques et sociaux profonds. Comme tous les partenariats réussis, nous sommes plus forts lorsque nous nous levons et travaillons ensemble. L’Europe est notre principal partenaire commercial. La République de Guinée souhaite que les entreprises européennes soient présentes dans le pays, soutenant le développement et créant des emplois pour de nombreuses personnes », a-t-il expliqué avant de lancer les travaux.
Cet atelier va servir de moyen d’information pour la Guinée par rapport à ce qu’elle a convenu avec son partenaire. Mais également des questions et thématiques sur lesquelles les différentes parties doivent se concentrer et qui portent sur un certain nombre de domaines clés:
-Premièrement, le développement durable et inclusif à long terme, duquel dépendent la diversification économique et le développement du secteur manufacturier, qui permettra de créer des emplois.
-Deuxièmement, il nous faudra combler le déficit en infrastructures, pour connecter les communautés et les entreprises à l’énergie durable, aux marchés mondiaux et aux opportunités numériques.
-Troisièmement, afin de fournir un crédit accessible et rapide à tous, nous devons élargir et approfondir les systèmes financiers de nos pays.
Enfin, nous pensons que nous devons investir dans le capital humain de notre pays en améliorant l’accès à l’éducation pour l’emploi, aux compétences et à la formation.
Le ministère de la coopération et de l’intégration africaine entend à travers cet atelier prendre les taureaux par les cornes pour outiller les acteurs nationaux, le personnel du MCIA et les points focaux des ministères sectoriels sur les principes de base, les nouvelles orientations et les opportunités que cet instrument de coopération nous ouvre, en vue de mieux relever les défis actuels et avenir en Guinée.
Ainsi ce premier atelier qui porte essentiellement sur la présentation dudit instrument de coopération entre la Guinée et son partenaire historique l’union européenne va pour ce départ connaitre la participation d’au moins 90 acteurs issus :
-du cabinet du ministère de la coopération et de l’intégration africaine
-du personnel de la direction générale du SENOFED
-Des directeurs des bureaux stratégiques du développement et les points focaux des ministères sectoriels.
Alhassane Fofana