Les victimes du massacre du 28 septembre 2009, s’apprêtent à commémorer les 12 ans de ces événements douloureux qui les hantent toujours, sans aucun jugement. Interrogé par un de nos reporters ce mercredi 25 août 2021, le vice-président de l’organisation guinéenne de Défense des Droits de l’Homme et du citoyen (OGDH), a déploré le retard accusé dans l’organisation d’un procès.
Maitre Amadou DS Bah pointe du doigt le manque de volonté politique à organiser ce procès. Pourtant l’instruction a été clôturée depuis 2017. Ce défenseur des droits de l’Homme menace de saisir les juridictions internationales si la justice guinéenne ne se bouge pas dans les mois à venir.
« C‘est un refus délibéré du gouvernement d’organiser ce procès. Puisque l’instruction a été clôturée depuis plusieurs années donc, rien ne justifie aujourd’hui la non tenue de ce procès. Ça porte gravement atteinte aux droits des victimes. Comme vous le savez, plus d’une dizaine de survivants sont morts après ce massacre. Aujourd’hui, le gouvernement endosse l’entière responsabilité de ce presque déni de justice. En réalité l’option de la construction du bâtiment avait été abandonnée, car on avait compris que ça prenait énormément du temps et finalement la salle de la Cour d’appel avait été acceptée par le gouvernement, et les partenaires qui étaient impliqués dans le financement du procès. Ce n’est pas un problème d’infrastructure mais un manque de volonté pure et simple du gouvernement d’organiser le procès. Et cela est totalement inexplicable. On avait rencontré le ministre de la justice qui avait réitéré que le procès allait être organisé dans les meilleurs délais. Si dans quelques mois, aucune action significative n’est menée par le tribunal de Dixinn pour organiser ce procès, nous envisageons de saisir les instances internationales pour faire valoir les droits des victimes », a-t-il menacé dans cet entretien.
Aïssata Barry