Depuis la prise du pouvoir par les forces spéciales, les guinéens s’interrogent sur la forme de transition que doit mener la junte, ainsi que le type de personnalités qui viendront appuyer le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya et sa troupe.
Ils sont d’ailleurs curieux de savoir qui pourrait occuper le poste de premier ministre, pendant cette période de transition.
Le président de Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique a apporté son point de vue sur la forme de la transition, ainsi que ses priorités, à travers un entretien accordé à notre rédaction, ce vendredi 10 septembre 2021.
« La Guinée est entrée en transition depuis le dimanche 05 septembre 2021. En tirant les leçons du passé, nous pensons que la transition doit s’organiser essentiellement autour de trois axes : les réformes institutionnelles et constitutionnelles, la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et les élections. Pour ce faire, il faut mettre un organe législatif transitoire d’une cinquantaine de membres issus des partis de l’opposition et des organisations de la société civile. Il faut également un gouvernement restreint de 15 à 20 ministères meublés de technocrates de bonne moralité n’ayant pas appartenu aux gouvernements précédents. Les organes de la transition doivent comporter plus de civils que de militaires. Un atelier de planification stratégique est nécessaire, pour élaborer un projet de chronogramme de la transition qui sera soumis à l’approbation du CNRD et adopté, à la majorité par le parlement de transition », a-t-il invité.
Au-delà d’un gouvernement restreint, l’ancien président de l’INIDH pense que le chef de gouvernement ne devrait pas être un homme en uniforme.
« Un premier ministre civil, démontrant des convictions en matière de démocratie et de droits humains, indépendants des partis politiques et apprécié de la communauté internationale sera nécessaire. Le premier ministre doit avoir le soutien des principaux acteurs de la vie nationale », a-t-il exhorté.
Selon Mamady Kaba, le toilettage de la constitution et des lois organiques portant organisation et fonctionnement des institutions devra se faire, avant le double scrutin législatif et référendaire.
Une élection présidentielle dont les résultats seront acceptés par les guinéens, devra mettre fin à la transition conformément au chronogramme établi.
Hadja Kadé Barry