Un atelier de présentation des scénarii d’aménagement et d’élaboration du plan conceptuel du schéma directeur du grand Conakry, s’est tenu, ce mercredi 09 décembre sous l’égide du secrétaire général du ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, dans un réceptif hôtelier, à Conakry.
Ledit atelier de présentation, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre concertée du projet SANITA villes durables financé par l’Union Européenne (UE) et exécuté par le programme des Nations Unies pour les établissements Humains (ONU-Habitat) en partenariat avec la direction nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (DATU).
A l’entame de sa communication, la conseillère technique principale du projet SANITA villes durables et représentante d’ONU-Habitat en Guinée, a souligné que l’élaboration du schéma directeur d’urbanisme du grand Conakry constitue un maillon important du renforcement de la gouvernance urbaine et de la dynamisation d’une planification stratégique et inclusive en lien avec la vision 2040.
« Son impact dépendra de plusieurs facteurs : le schéma directeur doit refléter le contrat social du territoire qui nous préoccupe, aussi il ne devrait pas faire l’objet de changement politique et de gouvernement ; avoir une continuité d’idées et d’approches du développement urbain est déterminant », a indiqué Gwendoline Mennetrier
Elle a aussi signalé que le schéma directeur d’urbanisme du grand Conakry sera une fondation et une orientation essentielle pour gérer les territoires concernés car il permet d’anticiper la croissance urbaine, de réduire les déséquilibres et les inégalités au niveau spatial et territorial, d’accentuer et partager la prospérité, de protéger l’environnement mais également guider les investissements pour mieux servir les résidents et usages.
Le chargé des programmes section coopération, équipes, infrastructures à la délégation de l’Union Européenne, Michael Kielar, a pour sa part insisté sur l’importance du secteur d’assainissement urbain dans la coopération Guinéo-Européenne.
D’après lui, le projet SANITA villes durables exécuté par ONU-Habitat, a été conçu en vue de renforcer la gouvernance urbaine au niveau national et local, tout en précisant que l’UE reste à auprès de la Guinée dans le cadre d’un développement durable du pays.
« Nous sommes en train d’élaborer une nouvelle stratégie pays c’est-à-dire nous rentrons dans une nouvelle phase de planification pour les prochaines années et j’ai le plaisir d’annoncer que l’assainissement urbain reste une priorité dans la coopération entre la Guinée et l’Union Européenne. Aujourd’hui nous allons nous rencontrer pour discuter du schéma directeur intégrant spécifiquement des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. C’est aussi une des priorités de la commission de l’UE », a martelé Michael Kielar.
Le secrétaire général du ministère de l’urbanisme, de l’habitat et de l’aménagement du territoire a rappelé que l’évaluation de la mise en œuvre du plan de développement urbain de Conakry de 1989 conduite dans le cadre du projet SANITA villes durables a permis de ressortir les forces et les faiblesses de cet outil.
« Les objectifs ou actions définis dans le plan de développement urbain n’ont été mis en œuvre que partiellement, par exemple concernant les infrastructures et la protection des ressources naturelles. Des faiblesses ont été notées eu égard au cadre financier, à la vulgarisation du plan ou au comité inter partenaire de suivi et de la mise en œuvre de ce plan », a indiqué Aboubacar Kourouma.
Il a enfin rappelé qu’après le schéma directeur d’urbanisme de 1962 de la ville de Conakry, ce n’est qu’à partir de 1988 que 15 villes du pays, y compris Conakry ont été dotées de schémas ou de plans d’urbanisme.
« Une partie de ces villes ont fait l’objet dans les années 1990, d’audits urbains, organisationnel et financiers au nombre desquels Conakry et les capitales des régions administratives. Ces outils de planification spatiale ont été insuffisamment mis en œuvre. Ils sont anciens et doivent être revus », a-t-il conclu.
Alhassane Fofana