Née vraisemblablement de la forge ancestrale, la fonderie d’aluminium pour en faire des marmites est une activité très pratiquée en Afrique occidentale et qui nourrit bien plus que son homme.
À Dinguiraye, Sadio Keïta la vingtaine, pratique ce métier qu’il a hérité de son père il y a 20 ans. Une immersion dans son atelier de fonderie artisanale le 26 février 2022 permet de découvrir comment il travaille l’aluminium pour fabriquer des marmites de toute taille.
À l’intérieur de son atelier, maître Sadio et ses collègues Lancinet Doumbouya et Banfo Keïta, les mains habiles, moulent marmites et couvercles à l’aide de moules en bois, conçus à cet effet.
Pendant ce temps, au dehors, l’aluminium issue de matériaux et de vielles boites de cannettes est en train de fondre dans un récipient à température très élevée. Le liquide fondu est versé dans un moule, et au bout de trois (3) minutes, la marmite est obtenue.
« Je suis né dans ce métier et je vis de lui grâce à mon père qui l’a hérité à son tour aussi. C’est à travers ce métier que je nourris ma famille et que je satisfasse mes besoins. Aujourd’hui, malgré les difficultés que je rencontre, je gagne beaucoup de clients et qui sont d’ailleurs très satisfait de mon travail. Parfois je peux fabriquer jusqu’à 20 marmites par jour avec mes collègues. Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu et à mes parents. Grâce à ce métier, j’ai réussi à construire une maison et je suis déjà marié à deux femmes. Je m’en sors très bien », se félicite Sadio Keïta.
En fin connaisseur de la métallurgie traditionnelle de l’aluminium, Sadio qui a su tirer profit invite les jeunes de sa préfecture à épouser ce métier.
« Par ignorance, la fabrication de marmites est moins considérée à Dinguiraye. Pourtant, c’est une activité qui rapporte énormément d’argent. J’invite les jeunes à beaucoup s’intéresser à ce travail », a-t-il lancé.
Mamadou Sagnane