Habib Ann, directeur général de la SONAG et vice-président du patronat guinéen était en partance pour un aller-retour à Dakar pour des raisons de famille.
Selon son avocat, c’est à l’aéroport hier soir aux environs de 18 heures, après avoir fait toutes les formalités requises d’embarquement qu’un policier est venu l’interpeller pour une affaire le concernant. Me Bea relate.
« Arrivé là, on lui a dit non qu’il y a une interdiction de sortie du territoire contre lui et par la suite il a été mis à la disposition de la police donc il lui a retiré son téléphone qui sonnait, il n’y avait pas de répondant. Depuis 19 heures, jusqu’à l’heure où nous sommes sa famille n’a pas dormi, son avocat que je suis nous le recherchons partout dans tous les services de sécurité accessibles judiciairement, il n’a pas pu être accessible je me suis personnellement adressé au trois procureurs de la République pour leur demander à titre informel que s’ils sont au courant que mon client a été interpellé, je n’ai eu aucune réponse, d’ailleurs même ces respectueux trois procureurs étaient étonnés. Alors que l’aéroport de Conakry se trouve dans le ressort judiciaire de Mafanco, mais ils ne sont au courant de rien », explique Me Salifou Beavogui.
Et l’inquiétude s’agrandit chez ce conseil qui tire la sonnette d’alarme.
« Ce qui est d’ailleurs dangereux et qui est difficile à consommer, aucun citoyen ne doit être privé de sa liberté sans que le procureur de la République ne soit au courant ça c’est la loi qui le dit. Et plus tard je me suis adressé à un des avocats généraux de la cour qui me dit également qu’il n’est pas au courant. J’ai adressé un courrier au parquet général pour lui narrer les faits, lui exprimer les inquiétudes de la grande famille Ann, de ses proches et avocats parce que jusqu’à présent nous n’avons aucune nouvelle de lui. Or il est malade, il doit prendre ses médicaments de façon ponctuelle et régulière. Où est-il retenu ? Qu’est-ce qu’on lui reproche ? Qu’a-t-il fait ? Rien, aucune réponse. Ce qui est vraiment très grave pour un Etat de droit ce qui est une atteinte grave à la liberté individuelle, nous avons toujours combattu cela (…) Dans la législation quand on interdit à un citoyen de sortir on lui notifie l’interdiction qui est une décision de justice, ou des autorités judiciaires ou même administratives pour qu’il puisse exercer les recours mais ici le guinéen vient à l’aéroport, c’est là qu’on lui dit de ne pas sortir. Ça c’est quel droit ! C’est de l’arbitraire pure et simple », a-t-il lancé.
Enfin, Me Bea confie que « la famille Ann est dans la désolation ».
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