Deux morts par balles et une dizaine de blessés sont à dénombrer, suite aux violences meurtrières survenues à Madina Oula, le 28 juin dernier.
Interrogé sur la genèse de ces violences, le sous-préfet de la localité, le commandant de la Gendarmerie à la retraite Thierno Idy Bobo Diallo, a précisé qu’il s’agit d’un conflit domanial concernant un domaine agricole, qui oppose la population de Sekhousoriah à celle de Dar-Es-Salam.
« … Depuis 2016, l’affaire est pendante devant les juridictions, nous ne recevions que des notifications pour des arrêts ou pour des interpellations », a-t-il expliqué.
Malgré cela, le sous-préfet signale qu’il a eu à recourir à la sensibilisation des deux présidents de districts en mettant à contribution l’imam de la grande mosquée de Kindia. Ce dernier s’était rendu sur les lieux à l’effet de dissuader les parties en conflit. Malheureusement, ajoute-t-il, « Dar-Es-Salam n’a pas accepté, parce que la réponse des sages n’était pas convaincante et on ne pouvait pas atténuer la situation. La suite a été reportée à une date ultérieure. C’est après qu’il y a eu l’acte de la justice pour qu’ils arrêtent les travaux. Une notification a été envoyé à Sekoussoriya et à Dar-Es-Salam et c’est le lendemain qu’il y a eu cette pagaille », a expliqué le sous-préfet.
Lorsqu’il a été informé de l’incident, Thierno Idy Bobo Diallo confie qu’il a immédiatement mis la gendarmerie et la police de Madina-Oula en mouvement en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.
« Mais, ces agents déployés ne pouvaient rien faire. Ainsi, le préfet de Kindia nous a envoyé un renfort mais bien avant on a appelé l’armée qui est arrivée sur les lieux et dont les véhicules caillassés et les pare-brises cassées. Alors, ils sont restés en stand bye jusqu’à l’arrivée des renforts composés de la CMIS et de l’escadron mobile (…). Nous avons trouvé les corps des deux personnes dans la rue avec des jeunes dont certains avaient des machettes. Immédiatement j’ai ordonné de mettre aux arrêts tous les jeunes qui détenaient les machettes et ceux qui étaient à côtés des corps, pour les déposer à Kindia. Il y a eu également plusieurs personnes qui ont été blessées par des sabres », a-t-il conclu.
Alhassane Fofana