Vraisemblablement, le coordinateur de l’observatoire guinéen des droits humains n’apprécie pas la gestion de la transition par le Comité National du Rassemblement pour le Développement.
En dépit des exactions qui sont en train d’être commises par les forces de sécurité, Aliou Barry fait remarquer que les autorités actuelles n’ont aucune volonté d’ouvrir un dialogue franc.
Il reste conscient qu’à l’absence d’un cadre de concertations sincère, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest « sera dans l’obligation de prendre des sanctions contre les militaires au pouvoir ».
Il précise d’ailleurs que le dossier transmis par le Front National pour la Défense de la Constitution à la Cour Pénale Internationale est déjà pris au sérieux par l’actuel procureur.
« Le procureur actuel de la CPI est un anglo-saxon très attaché, ça n’a rien à voir avec Fatou Bensouda. Il a pris en main le dossier de 5 personnalités guinéennes. Je peux vous dire que ça va prendra 10, 15 jusqu’à 20 ans mais la CPI ira jusqu’au bout de ce problème. Les avocats du FNDC ont donné les noms du Colonel Mamadi Doumbouya, Aboubacar Sidki Camara, Bachir Diallo qui est allé jusqu’à féliciter le professionnalisme des policiers. Ce qui m’étonne en Guinée, ce que ceux qui arrivent au pouvoir ne tirent pas les leçons du passé immédiat », prévient-il.
Aliou Barry soutient par ailleurs que la junte s’inspire de l’histoire algérienne afin de pouvoir diriger le pays, même après la transition.
« En Algérie, c’est le FLN qui a pris le pouvoir, depuis 1962 jusqu’à maintenant, il est toujours parvenu à mettre en place une classe politique qu’il dirige. Si vous observez ce qui se passe en Guinée, on marginalise les grands partis, on fabrique une classe politique pour organiser des élections et derrière on tire les palettes. C’est exactement ce qui se passe en Algérie, mais là-bas, le FLN a pris des armes contre l’occupant français pour libérer le pays », a-t-il alerté.
Hadja Kadé Barry