Mouctar Barry, âgé de 18 ans et domicilié au quartier Demoudoula dans la haute banlieue de Conakry, a été victime de torture lors de la dernière manifestation du Front National pour la Défense de la Constitution.
Ce jeune élève, également conducteur de taxi dans la même zone qui affirme avoir été arrêté au rond-point Cosa par les agents de l’escadron Mobile numéro 18, dit être victime de châtiment corporel, pendant toute une journée à l’intérieur de cette gendarmerie.
Libéré le lendemain de la manifestation, jeudi 18 août 2022, Mouctar Barry a du mal à se mouvoir convenablement. Les sévices sont d’ailleurs palpables.
« Le jour où on m’a libéré je ne pouvais pas m’asseoir sur une moto ni dans un véhicule. J’ai du mal à marcher et à m’asseoir », relate-t-il avant de rappeler les circonstances de son interpellation.
« J’ai quitté la maison le jour de la manifestation du FNDC pour me rendre au rond-point Cosa, pour constater si les activités ont repris parce que je suis conducteur de taxi dans la zone. Arrivé là-bas mon ami et moi avions aperçu des barricades, en voulant les contourner, les agents de l’escadron numéro 18 qui étaient dans les parages sont venus nous arrêter pour nous conduire à leur siège. Pourtant devant, les gens circulaient normalement. Lorsque que nous sommes arrivés, ils nous ont déshabillés avant de commencer à nous rouer des coups. Ils nous ont maltraités pendant 1 jour. Nous avons même été contraints de faire des travaux forcés dans l’enceinte de la gendarmerie. J’en ai beaucoup souffert, nous venons de l’hôpital comme ça où j’étais allé pour des soins », s’est-il confié à un de nos reporters qui est allé à sa rencontre, ce lundi 22 août 2022.
Et pour recouvrer sa liberté, il a fallu que ses parents déboursent 1 million 500 mille GNF. Un montant automatiquement versé aux agents de l’escadron.
Le père de la victime de cette pratique jugée assez dégradante par les défenseurs des droits humains, se montre très inquiet vis-à-vis des agissements des forces de maintien de l’ordre.
« Nous sommes allés le lendemain, de 9h à 12 nous étions en train de supplier les agents pour que mon fils soit libre. Nous étions obligés de payer 1 million 500 mille GNF afin qu’il soit libre de ses mouvements. Que nous ayons de l’argent ou pas, nous nous sommes battus pour mobiliser le montant exigé par les agents de l’escadron numéro 18. Lorsque nous étions là-bas, j’ai rencontré une dame qui avait 2 millions en sa possession, un montant qu’elle devait payer pour la libération de son fils. Et de nombreuses autres personnes étaient concernées. Ils ont arrêté plusieurs personnes pour les torturer. Le fait de payer une telle somme ne fait pas assez mal, ce qui est regrettable, c’est quand les agents censés nous protéger agissent de la sorte. A qui l’on pourrait se fier dans de telles circonstances », a déploré Amadou Oury Barry au micro de mosaiqueguinee.com
Hadja Kadé Barry