Lors de son passage devant les conseillers nationaux de la transition ce mercredi 21 décembre 2022, le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a indiqué qu’il y a de défis assez importants à relever dans ce secteur.
Et pour cela, Guillaume Hawing souligne qu’il requiert de mobiliser davantage de ressources, pour poursuivre les réformes engagées en vue de l’amélioration significative du système éducatif guinéen.
“Pour l’exercice budgétaire 2023, les moyens sollicités auprès de votre auguste conseil s’élève à mille huit cent quatre-vingt-onze milliards cinq cent soixante-un millions deux cent cinquante-deux mille cent quarante francs guinéens (1 891 561 252 140 GNF). Notre projet de budget s’articule autour d’une légère baisse des dépenses du personnel, ainsi que des dépenses de biens et services, une légère hausse des dépenses de transfert et un effort significatif en termes d’investissement pour moderniser le cadre et les méthodes d’enseignement. Au titre des dépenses de personnel, les crédits budgétaires sont prévus à hauteur de mille cinq cent quatre-vingt milliards quarante-cinq millions sept cent dix-sept mille francs guinéens (1 580 045 717 000 GNF), contre mille six cent soixante-treize milliards cinq cent quatre-vingt-deux millions trois cent soixante-onze mille quatre-vingt-onze francs guinéens (1 673 582 371 091 GNF) en 2022”, dit Guillaume Hawing qui estime que cette baisse, qui représente une économie budgétaire de quatre-vingt-treize milliards cinq cent trente-six-millions six cent cinquante-quatre mille trois cent vingt francs guinéens (93 536 654 320 GNF), s’explique par le non-remplacement des départs à la retraite des agents ces dernières années.
Aussi, il convient de rappeler que les salaires des contractuels communaux recrutés en 2022 pour combler le déficit en enseignants, sont à la charge des collectivités à travers l’Agence Nationale de Financement des Collectivités Locales (ANAFIC), et non du budget du Ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation.
Ensuite, le ministre ajoute que sur le plan des dépenses de biens et services, ou dépenses de fonctionnement du MEPU-A, les besoins pour 2023 ont été évalués à hauteur de cent soixante-quatorze milliards cinq cent soixante-un millions quatre cent dix-neuf mille cent-un franc guinéen (174 561 419 101 GNF) contre cent quatre-vingt-sept milliards huit cent quatre-vingt-neuf millions quatre cent onze mille francs guinéens (187 889 411 000 GNF) dans la LFR 2022, soit une baisse de 7%.
“Ce montant nous permettra d’acquérir les matériels pédagogiques et les fournitures scolaires destinés à la rentrée scolaire 2023-2024 pour les écoles et établissements, le renforcement des capacités des enseignants et des cadres du Département, l’achat des pré-imprimés destinés aux examens nationaux (session2023), les fournitures destinées aux fonctionnements des services centraux et déconcentrés, de couvrir les frais afférant aux missions de suivi et de contrôle pédagogique et administratif au niveau des IRE,DPE/DCE et écoles/établissements, et enfin les frais démission à l’extérieur”, précise-t-il.
S’agissant des dépenses de transfert, il déclare qu’elles ont été évaluées à vingt-trois milliards cinq cent quatre-vingt-huit millions cinq cent seize mille deux cent soixante-huit francs guinéens (23 588 516 268 GNF), contre dix-huit milliards trois cent trente-quatre millions deux cent treize mille francs guinéens (18 334 213 000 GNF) en 2022, soit une hausse de 28,66%.
“Cette enveloppe nous permettra d’acquérir les denrées alimentaires destinées aux cantines scolaires implantées dans les zones à faible taux de scolarisation de l’intérieur du pays. Elle servira également à verser les subventions nécessaires au fonctionnement de l’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique (INRAP), qui est engagé dans un vaste chantier de révision et d’adaptation des programmes d’enseignement, ainsi qu’au fonctionnement de l’Agence Nationale de Financement de l’Education (ANAFE), établissement public administratif (EPA) nouvellement créé”, a poursuivi Guillaume Hawing.
Au titre des dépenses d’investissement, conclut-il, les besoins sont situés à cent treize milliards trois cent soixante-cinq millions six cent mille francs guinéens (113 365 600 000 GNF), contre quatre-vingt-dix-sept milliards sept cent quatre-vingt-six millions cinq cent quarante-neuf mille quatre-vingt-seize francs guinéens (97 786 488 370 GNF) en Loi de finances rectificative 2022, soit une augmentation de 15,93%.
“Cette augmentation traduit la volonté du Gouvernement d’améliorer progressivement et significativement le cadre de travail des enseignants et des administrateurs, ainsi que celui de l’apprentissage des élèves. Un tel niveau de crédits nous permettra de poursuivre les travaux de construction et de réhabilitation des salles de classe engagés en 2022. Il permettra également de prendre résolument le tournant de la digitalisation dans le système éducatif, qui est une tendance de fond dans la plupart des pays en développement avec des résultats impressionnants tant dans la capacité d’apprentissage des élèves que dans l’amélioration du niveau de l’enseignement”, conclut Guillaume Hawing.
Al Hassan Djigué