Après l’approbation des (2) ans de transition en Guinée par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), plusieurs partis politiques sont dans la remobilisation pour les prochaines élections présidentielles prévues en 2025.
Et donc, au regard de la situation que le pays traverse, beaucoup se posent la question de savoir, quel type d’organe électoral mettre en place en Guinée pour un retour à l’ordre constitutionnel ?
Et pour éclairer la lanterne des uns et des autres concernant cette interrogation, Dr Alhassane Makanéra Kaké, qui fut longtemps membre de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) auparavant a accordé une interview à la rédaction de mosaiqueguinée.com ce mardi 27 décembre 2022 pour en parler.
Pour lui, il faut une CENI mixte, composée des membres de l’administration et ceux des formations politiques, tout en faisant en sorte que la Loi puisse être claire sur ce que chaque entité doit faire.
« En Guinée pour faire fonctionner l’élection, il faut d’abord savoir qu’en réalité qu’il y a trois types d’organes : il y a soit l’organe gouvernemental en ce moment c’est le ministère de l’administration du territoire qui organise ou bien, c’est une CENI mixte composée de l’administration et d’autres structures ou troisième forme, c’est la CENI indépendante. La Guinée, sur le plan des textes a opté pour un organe indépendant, c’est le texte qui le dit. Mais dans la pratique, l’élection se fait de manière mixte, parce que l’article (2) de la loi électorale est claire là-dessus. On dit, la CENI est techniquement assistée par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, cela signifie qu’il y a deux principaux organisateurs bien qu’on dise que la CENI est indépendante. Donc moi, par la pratique et la logique, je voulais qu’on s’approche de la vérité, de la réalité. On ne saurait créer une CENI indépendante en Guinée parce que les conditions sont tellement compliquées et personne n’a confiance à l’autre. Par contre comme on le faisait dans la pratique on officialise cela. Il faut un organe électoral mixte pour la Guinée pour que les choses marchent, mais la loi va dire exactement qu’est-ce que l’administration doit faire et qu’est-ce que l’autre camp doit aussi faire. Il faudrait que la loi s’y prononce clairement (…). Donc aujourd’hui, quand on élimine le MATD et on met un autre organe, il ne pourra pas organiser les élections », a dit cet enseignant chercheur, par ailleurs directeur de l’Institut de recherche et de perfectionnement en administration et gouvernance.
Mama Adama Sylla