Le 13 avril 2022, les autorités de la transition avait lancé à Conakry le projet de la construction d’un échangeur à Bambéto, financé à hauteur de 246 millions de dollars américain.
Confiés aux entreprises Power china et Chino-Hydro, les travaux de réalisation de ce projet commencent à se heurter à des difficultés. Pas plus tard qu’hier, lundi 9 janvier 2023, les ouvriers ont cessé toutes les activités et ont revendiqué devant les portes de la base vie de du chantier de Bambéto.
Parmi les revendications, il y a l’augmentation de salaire, le deux poids deux mesures entre les travailleurs et la non mise en valeur de la main d’œuvre locale, comme stipulé dans le contrat initial.
Sur les lieux, nous rencontrons Mohammed Cherif Diallo, superviseur général qui est revenu sur les griefs portés par les ouvriers.
« Bien sûr qu’il y a eu des revendications hier, mais après, les négociations on s’est attendu. Je suis allé voir la Direction après avoir été mandaté par les ouvriers. Quand j’ai porté le message d’augmentation de salaire, elle a dit qu’elle prend note et le lendemain aussi je suis allé à 14 heures voir la direction qui m’a reçu on s’est entretenu et la direction a accepté d’augmenter un peu une somme que les ouvriers ne trouvent pas raisonnables pour le moment. Mais, la direction a promis de revoir pour ne pas que le projet s’arrête, mais il y a certains travailleurs qui se sont imposés et qui ont dit qu’il faut que toutes les revendications soient prises en compte. Mais moi, je leur ai dit que cela n’est pas possible parce qu’on ne peut pas augmenter les salaires comme ça. C’est au fur à mesure que les salaires seront augmentés. Je ne veux pas trop rentré dans les détails mais, je vous promets que ça va actuellement, les négociations continues. Moi je crois aux promesses du directeur, car c’est quelqu’un qui est là depuis longtemps et qui a fait 7 années en Guinée. Certains travailleurs accusent la direction de beaucoup de choses qui sont fausses, ici les ouvriers sont répartis en qualité. Il y a la section bureau, il y a les manœuvres ferraillages et il y a les manœuvres simples. Donc, tout le monde ne peut avoir le même salaire », a lancé Mohamed Chérif Diallo.
Cependant, un des portes voix des travailleurs met en causes certains propos du superviseur Mohamed Chérif Diallo.
« Nous avons revendiqué hier pour une augmentation et pour plusieurs autres problèmes que nous voulons régler. Nous travaillons ici mais avec un revenu très faible. C’est pour tous ces facteurs là, que nous avons dit qu’il faut qu’on mettent les points sur les « I ». D’ailleurs, nous étions en grève lundi 9 janvier 2022. Ici, il y a des ouvriers qui sont payés à 60 000FG, il y a des manœuvres qui sont payés à 50 000FG par jour, il y a aussi des contractuels, qui travaillent ici, mais les clauses de leur contrat ne sont pas respectées. Ce sont tous ces problèmes que nous avons exposés hier. Nous n’avons pas trouvé un accord, nous sommes dans un processus de négociation. Nous ne voulons juste pas arrêter les travaux, parce que c’est au bénéfice de tous les guinéens, c’est pourquoi nous avons d’abord opté pour les négociations. On souhaite que ce projet se réalise. Et l’autre problème nous ne sommes pas bien traités. Nous n’avons pas d’équipements, surtout les équipements de sécurité, chaussures, les uniformes, pour être identifiés. Parce que si tu n’es pas identifiés dans une entreprise, sache que tu n’est pas travailleur il y a vraiment beaucoup de problèmes ici. Nous étions beaucoup d’ouvrier ici, mais vu la situation, beaucoup d’entre nous ont quitté et sont aller ailleurs. Comme ça, nous allons continuer les travaux jusqu’à la fin de cette semaine, si rien n’est fait, lundi nous allons continuer la grève », s’est-il confié.
Hadjiratou Bah