Alors que le gouvernement a annoncé le lancement des opérations de déguerpissement des encombrants physiques ce vendredi 10 février 2023 dans le grand Conakry, plusieurs voies publiques restent occupées par des vendeuses.
Au niveau des marchés le long de l’autoroute Fidel Castro et de la route le Prince difficile de se frayer un chemin. Les femmes prennent d’assaut la route pour étaler leurs marchandises.
À quelques jours du démarrage de cette campagne, la rédaction de mosaiqueguinee.com, a interrogé ce mardi 7 février 2023 ces occupantes sur ce sujet qui taraude l’esprit de la plus part d’entre elles.
Assise dernière son panier d’oranges au bord de la route, Fatoumata Camara va de lieu en lieu pour pouvoir faire son commerce. Peinée par cette situation, cette mère de famille demande à l’État de les aider à avoir des places fixes
« Le gouvernement nous a dit de quitter sur la route que cet endroit est fait pour les véhicules. C’est vrai tout ce que l’État fait c’est pour notre bien. Mais moi, c’est ici que je me débrouille pour nourrir mes enfants, parce que mon époux m’a abandonnée. Si vraiment les autorités veulent nous aider, elles doivent chercher des endroits où nous allons rester. Et, nous allons franchement y rester quel que soit l’emplacement. Je n’ai pas de place fixe et dès que je vois les policiers venir je fuis avec mes marchandises. C’est vraiment compliqué avec cette condition là », a dénoncé cette vendeuse au marché de Matoto.
Au marché de Bonfi, malgré la mise à disposition des hangars aux femmes, beaucoup parmi elles préfèrent occuper les voiries publiques pour étayer leurs marchandises. Là-bas, il a fallu l’intervention de la police pour qu’elles libèrent le passage. À en croire l’administrateur général adjoint dudit marché.
« Nous ici, les femmes ont des places à l’intérieur du marché. Quand tu leur dis d’entrer dans le marché, elles peuvent entrer et ressortir quelques minutes plus tard pour dire qu’il n’y a pas de clientèle. Avant que le gouvernement ne commence ce travail, elles savent pertinemment que les responsables du marché luttaient contre cette pratique. Donc, nous nous allons poursuivre cela avec la police », a réitéré Nabilaye Moussa Traoré.
Sur les ponts également, des femmes sont venues s’y installer avec leurs produits au vu et su des policiers. Celles que nous avons interrogées, nous confient qu’elles n’ont pas de place. Une situation empêchant la libre circulation des personnes et de leurs biens.
De passage au marché de Matoto, Aboubacar Diallo salue cette initiative et trouve que cela permettra d’éviter des risques.
« L’initiative que le gouvernement a prise est très bonne. Ces femmes doivent être à l’intérieur des marchés, mais pas sur les abords. Les laisser trainer là-bas avec leurs marchandises peuvent être à l’origine de beaucoup de dégâts », a-t-il dit.
Mama Adama Sylla