La disparition tragique du jeune Elhadj Hassan Bah lors de la répression sanglante de la manifestation citoyenne du 28 septembre 2009, a plongé toute sa famille dans la consternation et dans la désolation. La mère de victime, en plus d’être choquée par la mort de son enfant, a souffert dans sa chair de la disparition de son corps qui aurait été ensevelis dans des fosses communes. Conséquence, elle rendra l’âme quelques mois plus tard.
Au cours de sa comparution devant le tribunal criminel délocalisé de Dixinn, Oury Bailo Bah, frère aîné de la victime, est revenu sur cette situation qui, selon lui, a fini par emporter leur maman. Le témoin à la barre a révélé qu’il été même amené à faire croire à sa maman que le corps de son jeune frère était tel qu’on ne pouvait pas le transporter à Pita. Malgré cela, celle-ci réclamait à cor et à cri le corps de son enfant, mais en vain.
« Ma maman n’a pas supporté ! J’ai oublié de le mentionner, mon frère est mort en septembre. Je vous ai dit quelle est la demande que ma maman m’a faite quand je lui ai dit que le corps d’Elhadj Hassan Bah se trouve dans une situation tel qu’on ne pouvait pas le transporter au village. Alors, elle m’a demandé, même s’il était en bouillie, de le mettre dans des plastiques et de lui envoyer. Alors imaginez qu’elle n’ait pas pu supporter et neuf mois plus tard elle a rendu l’âme », a-t-il expliqué.
Avocat de profession, Oury Bailo Bah n’attend rien d’autre que justice pour toutes les victimes de ces événements macabres. Cependant, il précise que cela ne pourrait être possible que lorsqu’on aura trouvé les coupables et éventuellement démanteler les fosses communes dans lesquelles les corps ont été enfouis.
L’interrogatoire du témoin se poursuit à l’audience du tribunal criminel avec les avocats des parties civiles.
Alhassane Fofana