À l’université Général Lansana Conté de Sonfonia ce lundi 6 février 2023, le ministre des affaires étrangères Dr Morissanda Kouyaté a, au nom du premier ministre Dr Bernard Goumou, procédé au lancement officiel de la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF).
L’occasion a été mise à profit pour sensibiliser les étudiants et étudiantes à travers des témoignages tirés sur le volet. Selon la ministre de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, Aicha Nanette Conté, « il y a eu plusieurs stratégies de lutte et de prévention contre les MGF mises en place ».
Ces stratégies ont permis « de connaître des avancées de 2,5% et de 6,5%, en matière de catégorie de 0 à 14ans et de catégories de 15 à 49 ans », a dit la ministre.
Poursuivant, Madame Aicha Nanette a soutenu que c’est en cela que la célébration de cette journée est importante car, « à la suite de l’engagement du chef de l’Etat, ils se doivent de contribuer, d’accompagner et de soutenir la promotion, la protection des droits des femmes et des filles ».
Prenant la parole à cette occasion, la présidente du parlement des enfants de Guinée, Mariam Diallo a souhaité que cette pratique néfaste, soit une préoccupation des adultes et responsables.
« Cette pratique, parmi tant d’autres, constitue un obstacle majeur à l’émancipation de la jeune fille et de la femme. (…). Au regard du constat fait au quotidien, la prévalence de cette pratique néfaste qui dépasse 95%, doit être une préoccupation des adultes et responsables que vous êtes, ainsi que le parlement des enfants de Guinée, en vue d’un changement significatif de comportement au sein de nos communautés respectives. Ce qui signifie l’adoption d’une nouvelle stratégie d’habitation communautaire, de plaidoyer pour l’application rigoureuse des textes de loi, l’implication effective des hommes et garçons en vue de prendre part dans la prévention et la promotion de l’abandon des MGF. C’est pourquoi le parlement des enfants de Guinée perçoit la pratique des MGF, que certaines pesanteurs culturelles rendent encore tenace, comme un véritable défi à relever », a-t-elle lancé.
Aux côtés de l’Etat guinéen dans cette lutte, sont présents des partenaires techniques et financiers historiques. Au vu des avancées enregistrées ces dernières années, le représentant pays de l’UNICEF, Felix Akebo estime que les choses avancent dans le bon sens.
« Si vous comparez les chiffres de l’enquête démographique de santé (EDS), il y a beaucoup de progrès. Cela me rassure. La prévalence de 0 à 15 ans est à peu près de 39% ; donc il y a 60% de filles qu’on peut toujours aider », a-t-i lancé.
Au nom du premier ministre Dr Bernard Goumou, le ministre des affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté a, pour sa part, affirmé que « le travail qui est fait, l’est pour les jeunes, parce que, ce sont eux qui sont soumis à cette pratique et ce sont les jeunes garçons qui vont épouser ces filles qui sont soumises à cette pratique ». C’est pourquoi, a-t-il dit, ces jeunes garçons doivent se lever pour mettre fin à cette pratique.
Par ailleurs, selon les estimations de l’OMS, entre 130 et 140 millions de femmes ont subi une mutilation génitale avec 3 millions de femmes chaque année. La Côte d’Ivoire, pays voisin à la Guinée est un des pays les plus touchés en Afrique par la pratique de l’excision, avec 36% de femmes excisées.
MohamedNana Bangoura