Alors que sa comparution était attendue à l’audience publique de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), l’ancien ministre de l’environnement Oyé Guilavogui a brillé par son absence à l’audience de ce mercredi 15 mars. Il en est de même pour ses avocats.
C’est lorsque le prévenu a été appelé à la barre que le président de la chambre de jugement Alhassane Mabinty Camara a constaté qu’il n’a pas été extrait de la maison centrale, où il croupit depuis bientôt un an.
Et pour l’avocat de la partie civile Me Pépé Antoine Lamah, dès lors que le prévenu est en détention il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas comparaître à l’audience, soit de gré ou de force. Implicitement l’avocat justifie cette absence par le laxisme du ministère public.
« Nous n’avons pas compris pourquoi le ministère n’a pas donné des instructions dans ce sens (…) C’est pourquoi, je vous prie très respectueusement de bien vouloir renvoyer cette affaire à une autre audience mais enjoindre au ministère public de prendre des dispositions utiles pour conduire de gré ou de force M. Oyé Guilavogui devant cette chambre. Vous avez la force publique à votre disposition, Oyé Guilavogui n’est pas au-dessus de la loi », a-t-il lancé.
Fort de la pertinence des accusations articulées contre le prévenu, l’avocat de l’agent judiciaire de l’État souligne qu’il veut un procès qui respecte les standards d’un procès juste et équitable.
« M. Oyé doit être mis devant la contradiction, il doit être en mesure de discuter avec le ministère public, et la partie civile du contenu de son dossier que nous trouvons d’ailleurs très solide. Cette fuite en avant ne doit pas être toléré par le ministère public », a-t-il lâché.
De son côté, la représentante du ministère public, a rassuré qu’il y aura un procès juste et équitable dans cette affaire. En ce qui concerne le prétendu refus de l’accusé de comparaître à l’audience de ce mercredi Mme Josephine Loly Tinkiano, annonce qu’un huissier de justice a été mise à contribution pour constater l’effectivité de ce refus, à travers un acte bien précis.
« Nous avons demandé à ce qu’un huissier puisse constater de vive voix ce refus de Comparution du prévenu. Lorsque nous allons avoir le retour, vous tirerez toutes les conséquences de droit. Il va falloir qu’on reçoive l’acte d’huissier, qui est en train maintenant de constater ce refus de Comparution à l’issue de cela vous tirerez toutes les conséquences de droit », a-t-elle indiqué.
Le président de la chambre de jugement, après avoir écouté les deux parties, a renvoyé l’affaire au 22 mars prochain pour la comparution du prévenu Oyé Guilavogui.
Alhassane Fofana