L’eau est source de vie, a-t-on coutume de le dire !
En Guinée, qualifiée de château d’eau de l’Afrique de l’ouest, de nombreux ménages peinent à se procurer de cette substance indispensable à la vie de l’homme.
Dans plusieurs quartiers de la capitale Conakry, le manque d’eau dans les robinets est très récurrent surtout dans des familles où la pauvreté bat son plein. À ces endroits, les citoyens se servent des forages pour avoir de l’eau afin de satisfaire leurs besoins.
Ce mercredi 22 mars 2023, à l’occasion de la journée internationale de l’eau qui a lieu chaque année, notre rédaction est allée à la rencontre de quelques citoyens se trouvant dans cette situation dans le quartier Petit Simbaya dans la commune de Ratoma.
Sona Keita, mariée et mère de deux enfants raconte son calvaire dans la quête de l’eau.
« Nous sommes là, mais Dieu merci grâce à l’aide des bons voisins. Sinon, cela fait très longtemps que nous n’avons pas d’eau dans le robinet. Chez les voisins aussi ce n’est pas tous les jours nous gagnons de l’eau, puisque c’est le forage nous prenons un peu pour ne pas qu’elle finisse. Avant on partait au bord de la route où il y a des tuyaux coupés pour profiter et prendre de l’eau avec beaucoup de personnes et si tu parviens à obtenir 5 bidons d’eau Dieu merci. Nous souffrons vraiment avec cette situation », s’est-elle lamentée.
Mamadou Lamarana Diallo, témoin de la souffrance de certaines femmes à cause du manque d’eau dans les robinets, attire l’attention des autorités sur cet était de fait.
« Cela fait 15 ans maintenant que nous n’avons pas de l’eau de robinet. L’eau qu’on utilise chez nous ici vient des forages. Aucune explication concernant les raisons de ce manque n’a jusque-là pas été donnée et les autorités ne réagissent pas non plus. Les familles qui n’ont pas de moyen pour faire des forages partent chez les autres pour s’en procurer de 5 heures du matin à 10 heures. En Guinée quand même, l’eau c’est pour les riches. L’État doit vraiment les aider. Ces femmes souffrent tellement », a-t-il dit.
Décidée à être la première devant le forage pour puiser de l’eau, Daloba Cissé a voulu avoir des problèmes avec son époux et pire ce regroupement de femmes devant les forages tourne souvent à la bagarre.
« Nous avons un sérieux problème d’eau ici, il faut qu’on se réveille vers 4 heures du matin pour aller chercher de l’eau. Moi, mon mari voulait me battre un jour d’arrêter d’ouvrir la porte à cette heure pour une question de sécurité. Parfois, nous passons des heures et des heures à la recherche de l’eau, parce que rien ne peut se faire à l’insu de l’eau. Il y a même des femmes qui se battent, parce que chacune veut qu’elle soit la première. L’État doit vraiment faire quelque chose pour que nous ayons de l’eau », a plaidé cette jeune dame.
À l’image de ce quartier, plusieurs autres se trouvent dans la même situation et sollicitent ardemment l’aide des autorités au plus haut niveau.
Mama Adama Sylla