Il y a 121 jours avant aujourd’hui, contre toute attente, des suites d’un mandat de dépôt émis dans une procédure pendante devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF), l’homme d’affaires et PDG de DJOMA Group Kabinet SYLLA alias Bill GATES était déposé à la maison centrale de Conakry, ouvrant ainsi, le prologue à l’un des plus grands mélodrames judiciaires de notre pays.
Pourtant, le 28 février dernier, en raison du non-renouvellement dudit mandat et le temps d’une journée, une lueur d’espoir avait brillé en faveur d’une détente de l’affaire, jusqu’à la survenue de ce malheureux appel relevé illico presto par le procureur spécial près la CRIEF contre la décision de mise en liberté.
Ainsi, l’enfant prodige de DJOMA est réduit depuis, à son corps défendant, à prendre encore son mal en patience en attendant des jours meilleurs, du fond de sa cellule recluse et humide.
Poursuivi pour des faits présumés de corruption dans le secteur privé, détournement de deniers publics, faux et usage de faux en écriture, vol en bande organisée, recel de fonds publics, enrichissement illicite, concussions, abus d’autorité, blanchiment de capitaux et complicité, somme toute, des infractions qui n’existent que dans l’imaginaire du parquet et pour la commission desquelles, lui seul et seulement lui, semble être convaincu.
Pourtant, en attendant que n’aboutisse l’instruction définitive de l’affaire et au besoin, l’organisation d’un procès en bonne et due forme, comme l’opinion s’accorde unanimement, la mise sous contrôle judiciaire de l’homme d’affaires, aurait été bien meilleure option pour satisfaire aux besoins de l’administration d’une bonne justice.
Car, en vérité, le seul tort de Bill Gates, le seul crime commis, c’est devenir celui qu’il est devenu aujourd’hui ; c’est-à-dire un homme d’affaires prospère et accompli, dans un pays où paradoxalement la réussite est combattue et vouée aux gémonies ou sinon, son crime de lèse-majesté est d’avoir travaillé aux côtés d’Alpha CONDE avec qui, il entretient plus de trente années de collaboration.
Pourtant, depuis le début de l’affaire, malgré les nombreuses communications médiatiques à deux balles et des agitations sans cesse de certains, qui du reste frisent l’enfantillage opérées pour des fins de manipulation, la religion de l’opinion n’a pas bougé d’un iota. Même le plus crédule des citoyens y voit toujours une seule chose : une cabale judiciaire montée de toutes pièces.
Sinon, pour peu qu’on soit de bonne foi, la vie, la personnalité et la vérité implacable des faits incriminés tous, plaident son innocence dans l’affaire. Kabinet SYLLA, lui qui a bâti sa fortune, depuis tant et tant d’années, au vu et au su de tout le monde, à la sueur de son front et au prix de mille et une épreuves, n’est en réalité coupable de rien, mais innocent de tout.
Mieux, les nombreux atermoiements et l’impasse de la justice à instruire et traiter l’affaire avec sérénité et diligence en disent long sur cette illusion d’optique judiciaire. De bout en bout, les violations des règles de procédures commises et maintes fois dénoncées, mettent toutes à nue, les insuffisances inacceptables de la chose. L’Etat lui, est allé jusqu’a laissé des plumes au Tribunal de Première Instance de Kaloum, en essuyant un revers judiciaire historique, avec sa condamnation pour violation du sacro-saint principe de la présomption d’innocence.
Alors, de la saisine des biens immobiliers à celles des comptes bancaires, jusqu’aux véhicules, dans des conditions et formes qui laissent non orthodoxes, tout indique clairement une volonté de nuire, de faire mal. Récemment, le scandale de l’épisode de ses véhicules Mercedes dérobés qui a fait jaser dans l’opinion en dit long.
Pendant ce temps, au gram de la bonne administration de la justice, sa famille et ses proches font une longue traversée de désert à laquelle s’ajoute aussi malheureusement la forte perturbation des activités économiques de l’entreprise dont les répercussions dramatiques sur la vie des employés et leurs proches ainsi que sur le tissu économique national sont hélas, incommensurables.
Quel tableau périlleux ! Terrible spectacle d’une justice en quête de lettres de noblesse et dont a pourtant vendu la renaissance. Quel triste spectacle dans un pays qui ne s’émeut de rien, un pays dans lequel l’humiliation est instrumentalisée et où on fait la guerre à la réussite et toujours prêt à jeter en pâture les plus valeureux.
Sinon, dans bien de pays au monde, un seul épisode de cette longue série ouverte, depuis le 06 septembre 2021, et même dans l’hypothèse où les faits incriminés étaient avérés sans doute, aucun, un seul de ces traitements indignes n’aurait pas pu être infligé sans que cela ne suscite le rejet de l’opinion.
Pourtant, du fond d’une cellule de moins de quatre mètres carrés, située à proximité des dépôts d’ordures et de sanitaires de la maison d’arrêt de Corinthiens, qu’il partage en plus avec d’autres pensionnaires et contre ces mauvais temps, Kabinet SYLLA, Bill Gates y oppose un calme olympien, une posture stoïque et une résilience digne des grands hommes de l’histoire.
Mais des jours malheureux, il en a connus, bien sombres. Son passé difficile et laborieux qui le vit se construire, par le truchement d’un dur labeur, d’organisation et d’un sens des affaires qui inspirent à bien des égards, lui serve de refuge aujourd’hui.
Tout comme le Christ, Kabinet SYLLA porte dignement sa croix. Il occupe ses jours et ses nuits monotones de pensionnaires de la maison centrale, par des activités sportives matinales, des accomplissements de devoirs religieux et la communion avec les autres, en attendant que la Providence qui, envers et contre tous, arrive toujours, un jour ou l’autre. Ainsi, la vraie justice sera rendue. Mais, même si Dieu ne hâte le pas dit-on, mais il arrive toujours au rendez-vous. Lui qui, malgré la délicatesse de sa situation, a encore toujours le temps et le cœur à s’émouvoir de bien de situations de personnes à la maison d’arrêt.
En attendant ce dénouement infaillible, Kabinet SYLLA Bill Gates se console avec ces mots éternels de William Ernest Henley que Nelson Mandela chérissait, pendant son séjour carcéral : « Aussi étroit soit le chemin, nombreux les châtiments infâmes, je suis le maitre de mon destin, je suis le capitaine de mon âme ».
Courage Kabinet SYLLA Bill Gates !!!
Abdoulaye Kanté