En conseil des ministres le jeudi 23 février, le président de la transition a invité le Premier Ministre et la Ministre du Commerce à capitaliser sur l’expérience de l’année dernière afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour stabiliser les prix des produits de première nécessité, et de les rendre accessibles en quantité suffisante pendant cette période de Carême et également anticiper pour le Ramadan. Une annonce saluée par le président du GOHA internationale. Dans une interview qu’il a accordée à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, Mohamed Abdallah Cherif Haidara assure que les commerçants sont prêts à travailler dans ce sens. Dans cet entretien, le leader du GOHA fait le point sur l’appel au soutien qu’il a lancé en faveur des commerçants victimes d’incendie au marché Entag et invite l’Etat à leur venir en aide. Cherif Abdallah Mohamed répond aux questions de Mohamed Bangoura
Interview !
Mosaiqueguinee.com : Bonjour Cherif Abdallah ? En conseil des Ministres le jeudi 23 février, le président de la transition a demandé au Premier Ministre et à la Ministre du Commerce de prendre toutes les mesures nécessaires pour stabiliser les prix des produits de première nécessité, et de les rendre accessibles en quantité suffisante pendant le Carême et également anticiper pour le Ramadan. Comment cette annonce est accueillie au niveau du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires ?
Mohamed Abdallah Cherif Haidara : Nous sommes carrément dans sa logique et l’encourageons vivement parce que d’habitude c’est nous qui bousculons mais cette fois-ci on a un président de la transition qui a pris l’initiative à temps avant d’être alerté par qui que ce soit par rapport à cette situation. En tant que président du GOHA international qui a l’habitude de faire des déclarations, la sensibilisation des opérateurs économiques pour la diminution des prix durant le mois de ramadan, cette fois-ci si, ce sont les autorités de la transition qui commencent, nous disons que c’est salutaire. On va faire des efforts ensemble, on va se donner les mains et travailler sérieusement pour que ça soit ainsi sur le terrain pour que les citoyens bénéficient de tout ce qui est possible de faire dans ce cadre. Nous sommes prêts à y travailler pour aider les citoyens à bien vivre dans le mois saint de ramadan inchallah.
Concrètement, qu’est-ce que le GOHA International entend faire sur le terrain pour aider à matérialiser cette volonté du président du CNRD ?
Il est important que les autorités nous ouvrent les portes pour qu’on en discute sérieusement. On doit savoir le prix à l’importation, la douane, le transport. On doit savoir tous les frais y afférents. Maintenant on sait comment le sac est arrivé au magasin. Puisque que le commerçant vend pour gagner des bénéfices, il met un bénéfice très raisonnable, au niveau de l’importateur, le grossiste, le demi grossiste et le détaillant. On peut bien suivre ça mais c’est si nous sommes impliqués. Parce que toutes les années passées, le gouvernement fait des réductions, fait des avantages sérieux par rapport à ça mais ça ne se répercute pas sur les consommateurs, sur les produits à la consommation, nous sommes tous des consommateurs. Nous avons toujours attiré l’attention des autorités autour de ça. Cette année, si ce sont les autorités même qui prennent le devant, je pense qu’il n’y a pas de pression à faire, il y a juste à chercher la solution dans la transparence dans ce qu’on fait pour que les autorités donnent des avantages ou débloquent de l’argent ou fait des réductions au niveau de la douane ou des impôts et que ça profite à quelqu’un au lieu de la population qui consomme. Parce que dans les années passées, il y avait des opérateurs économiques importateurs qui disaient que ce sont eux les grossistes, les demi grossistes et les détaillants. Un jour, j’ai entendu un opérateur économique parler de ça, j’avais un magasin rempli de riz, je n’avais pas 1000 fg de bénéfices sur le sac. Lui, il avait selon ce que nous avons estimé ce jour là 8000 et il disait que ce sont les demi-grossistes et les détaillants qui vendaient chers alors que c’était faux (…) Il faut suivre le processus jusqu’au niveau des détaillants et là-dessus nous sommes prêts à accompagner les autorités jusqu’au bout pour que la population soit soulagée.
Vous voulez dire que la hausse des prix des denrées de premières nécessités est parfois provoqué par des commerçants ou parfois par l’Etat ?
Je n’accuse pas l’État pour ça. Il faut qu’il y ait de l’ouverture, des concertations sérieuses. En ce moment, chacun va comprendre où se trouve le problème et cherchera à le résoudre. Moi, je pense que le moment n’est pas à accuser un opérateur économique ou l’État. Il faut travailler pour justement trouver la solution pour que les citoyens trouvent les denrées de première nécessité à des prix raisonnables, concurrentiels. Il faut aussi comprendre qu’il y a la conjoncture au niveau international à laquelle la Guinée ne peut pas échapper parce que nous sommes sur la même planète. Mais on peut se donner les mains pour que nos populations soient soulagées. Je suis dans la logique du président de la transition par rapport à ça.
Quel engagement pouvez-vous prendre pour ne pas que les prix des denrées connaissent un flambée en cette période de Carême et de Ramadan proche ?
L’engagement, c’est si on met de l’argent à ma disposition, qu’on fasse tout le calcul et que c’est notre organisation qui va gérer du début à la fin si tel n’est pas le cas je ne peux pas prendre des engagements. Mais si ça passe à 100% par nous, là je peux prendre des engagements, dire que c’est tel qu’on va vendre et ça va rester ça. Moi je ne badine jamais avec ça, je n’ai jamais cherché des intérêts personnels, je n’ai jamais fait de la démagogie tout le monde me connaît (…). Aujourd’hui en Afrique, il n y a pas une organisation en Afrique qui est plus puissant que le GOHA ou qui a plus de membres que le GOHA.
Vous avez récemment lancé un appel à contribution en faveur des commerçants du marché Entag victimes d’incendie. Où en êtes-vous ?
Ça commence à venir au compte goutte. Ce qu’on a l’habitude de faire, nous lançons des SOS ; nous disons aux commerçants de se constituer de façon transparente et claire. Et que tout ce qui vient profite aux victimes elles-mêmes. Nous avons beaucoup d’expérience autour de ça, on en a fait à Madina à plusieurs reprises, on en a fait au marché de Matoto qui a été incendié, à Enta et mêmes dans d’autres marchés de l’intérieur qui avaient été incendiés. Tout cela a réussi sans bruit. Je pense que le marché de Enta va aussi bénéficier de ces appuis. Ça commence à venir au compte goutte, je continue de sensibiliser les commerçants et même le vendredi dernier j’ai prié à Kaloum où j’ai demandé au coordinateur de la section GOHA de Kaloum justement de rencontrer les commerçants, j’ai parlé avec beaucoup de commerçants. Ils vont remettre tout de qu’ils vont trouver aux commerçants de Enta. J’ai fait le même jour, le marché de Taouyah. Donc nous comptons continuer mais il y a trop d’occupation.
Un SOS en direction des commerçants mais pas celle en direction du gouvernement ?
On a lancé des SOS, on a demandé en premier au président de la République de nous aider, il peut faire quelque chose, les membres du gouvernement peuvent faire quelque chose, chacun peut faire quelque chose. J’ai commencé par lancer cela dès le premier jour d’ailleurs
Avez-vous rencontré les autorités de la transition pour plaider en faveur de ces commerçants victimes ?
On ne l’a pas rencontré du tout mais je pense que le SOS là peut suffire. Nous sommes connus, nous sommes sur le terrain. Tous les responsables là connaissent nos numéros. S’ils sont prêts à faire des gestes pour les commerçants de Enta mon numéro de téléphone est là, ils n’ont qu’à m’appeler je vais venir avec une délégation s’ils veulent, il n y a aucun problème. Nous sommes à leur disposition.
Entretien réalisé par Mohamed Bangoura