Le comité d’analyse et de recherche syndicale de Guinée (CARES-GUINEE) issu de l’Inter-centrale CNTG-USTG a rendu public ce jeudi 13 avril 2023 son papier de position syndicale issu de l’analyse du budget sur les lois des finances initiales session 2023.
Dans ce rapport, CARES-GUINEE, a relevé beaucoup de manquements dans le fonctionnement du projet LFI 2023.
Ledit projet prévoit en Recettes, vingt-sept mille neuf cent dix milliards neuf cent cinquante-trois millions cinq cent quatre-vingt-un mille six cent quatre-vingt-trois francs guinéens (27 910 953 581 683 GNF) et trente-six mille cent six milliards sept cent quarante-un millions deux-cent dix-sept mille cinq cent trois francs guinéens (361O6 741 217 503 GNF) en Dépenses.
Cependant dans la lecture de ce budget, il résulte un solde budgétaire déficitaire de huit mille cent quatre-vingt-quinze milliards sept cent quatre-vingt-sept millions six cent trente-cinq mille huit cent vingt francs Guinéens (8 195 787 635 820 GNF), lit-on.
En ce qui concerne les dépenses des biens et services de la LFI 2023, elles s’élèvent à trois mille neuf cent soixante-dix-sept milliard trois cent sept six cent quarante de francs guinéens (3 977 307 640 GNF) contre trois mille cent soixante un milliard cinq cent millions de francs guinéens ( 3 161 500 000 000 GNF) en 2022, soit une augmentation de huit cent seize milliard quatre cent quarante-deux millions trois cent sept mille six cent quarante francs guinéens ( 816 442 307 640 GNF).
« Cette différence s’avère injustifiée car le code de transparence voudrait que l’achat supplémentaire de biens et services en 2023 soit prouvé par la Direction Nationale de la Comptabilité Matières et Matériels du Ministère du Budget et ce, à travers un rapport d’inventaire annuel global. Si tel n’est pas le cas la position syndicale se propose d’affecter ces dépenses à d’autres priorités nationales telles que la création d’un institut de prévoyance sociale pour les travailleurs-ses informels-les de Guinée», a-t-il indiqué.
S’agissant des budgets de subvention accordés aux organismes publics de l’État, les établissements publics à caractère administratif, industriel ou commercial (EPA/EPI) dans ce budget initial, »Le constat reste et demeure une préoccupation en ce sens que ces lignes budgétaires ne sont ni renseignées au compte de leurs départements de tutelle encore moins dans le budget annexe au titre des subventions reçues et des recettes recouvrées », mentionne le rapport.
En véritable lanceur d’alerte, le CARES Guinée dans ses parutions premières de papier de position syndicale a toujours mentionné ces manquements dans la lecture des budgets sectoriels, surtout quand on sait qu’en Guinée avec près de 200 EPA/EPI, I’un des problèmes de la gouvernance budgétaire est cette opacité constatée dans le fonctionnement juridique (absence de conseil d’administration par endroits) et financier (recettes déclarées fractionnelles) de ces organismes publics de l’État.
Au regard de ces manquements relevés dans l’analyse du budget issu des lois de finances initiales de 2023, le CARES Guinée recommande au gouvernement ce qui suit :
1- de publier dans le journal officiel un document d’inventaires des biens et services de l’État au titre de 2022 justifiant la nécessité d’adopter des nouvelles dépenses de biens et services en 2023;
2- d’appuyer lors des lois rectificatives de finances 2023 l’augmentation des dépenses du fond d’entretien routier pour la réhabilitation et/ou la construction des infrastructures routières qui sont dans un état piteux ou absentes par endroits;
3- de communiquer sur les bilans financiers des organismes publics de l’Etat Courant exercice 2022 assortis d’une cartographie actualisée des EPA en Guinée;
4- de changer le modèle d’évaluation de recouvrement des recettes via les directions de régies, car le modèle de quota ne permettra jamais à notre pays de minimiser l’évasion fiscale;
5- Solliciter au gouvernement d’accroître le volume d’investissement étranger en promouvant les conditions d’assainissement du climat des affaires, ce qui permettrait de créer plus d’emplois et de croissance économique;
6- D’éviter le renouvellement des biens et services non motivés et affecter ces crédits à la création d’institut de prévoyance sociale pour les acteurs informels.
Alhassane Fofana