C’est un autre coup de filet réussi par les services spéciaux et de la lutte contre le crime organisé. Ils viennent de saisir une grande quantité de produits pharmaceutiques impropres à la consommation, dans une pharmacie non agréée » Pharmacie BOUNANYAH » au quartier KOUNTIA en haute banlieue de Conakry.
Avec un poids total estimé à 125 KG, les faux médicaments, sont entre autres composés d’Antibiotiques, d’Antiinflammatoire ; des solutés ; d’antalgiques ; d’Antipaludéens ; d’Anti hypertenseurs ; des corticoïdes ; des tranquillisants et d’oligoéléments. En plus d’arriver à expiration, tous ces médicaments sont contrefaits et sont sans principes actifs.
La Pharmacie BOUNANYAH, dans laquelle les médicaments ont été saisis serait la plus fréquentée de la zone de KOUNTIA. Son prioritaire, Thierno Sadou Barry est un analphabète et vendeur de matelas qui ignore tout du commerce de produits pharmaceutiques.
Le prétendu pharmacien Ibrahima Sylla qui gère la pharmacie est détenteur d’un faux diplôme de pharmacien, qu’il a acheté à 1.000.000 GNF dans une école de santé.
« Ces médicaments ont été saisis à Kountia, dans une pharmacie. Malheureusement, ce local a été créé par un non professionnel. Un vendeur de matelas qui a mis des médicaments ici et qui a cherché pour couverture, un personnel de la santé qui détient un faux document de pharmacien. Dans son audition, il reconnaît avoir reçu ce document à 1 00 0.000 Gnf, à Hadja Mafory (école de santé), juste pour se faire passer pour un pharmacien. Il répond au nom de Dr Ibrahima Sylla » a expliqué le Commissaire Foromo Soropogui chef de mission chargé de la lutte contre les faux médicaments, lors de sa présentation desdits produits à la presse.
« Tous ces médicaments sont des médicaments contrefaits. Ce sont des médicaments sans principes actifs. Il y a de risques graves en consommant ces produits. Les faux médicaments tuent plus que les armes à feu », a renchéri le Secrétaire Général des Services Spéciaux et de la Lutte contre le Crime Organisé.
Ainsi, le commissaire divisionnaire Abdoul Malick Koné a précisé que le rôle des services spéciaux, consiste à faire en sorte que les populations ne consomment pas ces médicaments impropres à la consommation. D’après lui, celui qui s’évertue à faire consommer de tels médicaments à une personne malade s’expose à la rigueur de la loi ajoutant qu’il s’agit d’un crime : « Ce sont des médicaments qui sont sans principe actif et de surcroît, la date de péremption est dépassée. Ça, c’est le plus grand crime que quelqu’un qui se dit pharmacien peut commettre », a-t-il lancé.
Poursuivant il a laissé entendre que ses agents ne vont jamais lâcher dans cette lutte. Il a invité les populations à toujours recourir aux pharmacies légalement créées et gérer par des professeurs de santé.
« Nos services ne vont jamais relâcher la lutte par rapport à ça. J’invite l’ensemble de la population d’aller voir des médecins spécialisés, dans des pharmacies spécialisées gérées par des pharmaciens de profession. C’est une question de vie. Ça, ce sont les scellés qui vont être déposés au greffe du tribunal compétent et ils seront détruits de commun accord avec le ministère de la santé et d’autres structures qui travaillent avec nous. », a-t-il indiqué avant d’inviter les populations d’aller dans des centres agréés pour se faire soigner.
Le fameux pharmacien sera présenté au parquet d’instance dès ce jeudi, pour son inculpation ou pas. Et peut-être suivra un placement sous mandat de dépôt.
Alhassane Fofana