Après neuf (9) passés derrière les barreaux, Foniké Manguê, Ibrahima Diallo et Billo Bah ont été libérés grâce à l’implication des religieux, déterminés à rapprocher les positions entre le CNRD et les forces vives de Guinée pour un dialogue franc en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Quelques semaines après leur libération, Ibrahima Diallo, une des figures de proue du FNDC est intervenu dans l’émission Mirador de la radio FIM FM.
Dans cette sortie médiatique, il a dénoncé les tares de la justice guinéenne, boussole de la transition, selon la junte au pouvoir.
« Aujourd’hui, l’appareil judiciaire souffre de la violation de la loi, de sa politisation à outrance. Le droit élémentaire pour un détenu, c’est le droit à un procès. Mais ça n’a pas été le cas. Et je précise que si ça n’a pas été le cas, ce que certainement ceux qui nous ont arrêtés savaient qu’on était innocent et qu’on était juste pris en otage (…). Dans notre dossier, il n’y avait absolument rien (…). Ça veut dire qu’on était pas en prison légalement », a-t-il indiqué.
Ibrahima Diallo a par ailleurs salué la démarche des religieux, tout en évoquant les tractations qui ont finalement abouti à leur libération sans conditions.
« Il faut saluer la démarche des religieux. Quand les religieux ont décidé de nous rencontrer, nous avons été informés par l’administration pénitentiaire et nous avons donné notre accord. Ils sont venus avec le ministre de la justice qu’on ne voulait pas rencontrer, parce qu’on ne peut 0as rester en détention illégale et continuer à recevoir quelqu’un que nous pensons être derrière cette situation dans laquelle nous étions (…). Donc, nous avons échangé avec la bonne foi, en toute honnêteté et franchise pour nous transmettre le message du gouvernement qui est de nous libérer sous condition et que de notre côté on doit s’engager à ne pas poser des actes de nature à compromettre la transition (…). Du coup nous leur avons dit qu’on ne peut pas accepter une condition pour notre libération, nous demandons un procès juste et équitable (…). Donc le lendemain le directeur de l’administration pénitentiaire est venu nous chercher pour procéder à notre libération. Nous lui avons demandé, mais à quel titre ? Une libération simple ou conditionnelle ? Il a dit que c’est une libération, il n’y a aucun document qui suppose que c’est une libération provisoire. Et le procureur nous a rassurés… Il n’y a aucune restriction contre nous à date… », a-t-il tenu à préciser.
Toutefois, Ibrahima Diallo qui annonce qu’il prendra part à une conférence au Niger, bougera ce jeudi, 1er juin 2023 à Conakry.
S’il parvient à sortir du pays, cela prouvera que les engagements ont été tenus par les autorités de la transition, a-t-il laissé entendre.
Mosaiqueguinee.com