L’annonce de la reprise des manifestations de rue par les forces vives de Guinée le 05 septembre 2023 fait réagir plusieurs acteurs politiques guinéens. Dans une interview qu’il a accordée à la rédaction de Mosaiqueguinee.com, le porte-parole du parti de l’espoir pour le développement national estime que « le lobbying par les manifestations de rue ne leur paraît pas adapté au contexte ». Mohamed Cissé considère les manifestations comme un facteur de durcissement de pouvoir et un obstacle à la collaboration entre le CNRD et la classe politique. Pour dissiper la crise, Monsieur Cissé propose de maintenir le dialogue, de renforcer la transparence et de favoriser la clarté dans l’enchevêtrement des activités. Mohamed Cissé répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Mosaiqueguinee.com : Que pensez-vous de la manifestation programmée pour le 05 septembre 2023 par les forces vives de Guinée ?
Mohamed Cissé (PEDN) : C’est une option à laquelle nous avons préféré renoncer pour la conduite paisible de la transition. Nous n’avons pas d’adversaire en face et le CNRD ne saurait être notre adversaire. De ce fait, le lobbying par les manifestations de rue ne nous paraît pas adapté au contexte.
Est-ce opportune ?
Du moment où l’interlocuteur n’est pas un adversaire, nous préférons garder le curseur sur la collaboration et non la confrontation. C’est dans ce sens qu’à travers la Conférence des coalitions et faîtières de la société civile, nous avons attiré l’attention sur des points précis du chronogramme et le budget avec des recommandations claires. Nous ne voulons pas que sortir de la transition ; nous voulons y sortir dans la paix.
Pensez-vous que les manifestations peuvent-elles dissiper la crise entre les forces vives de Guinée et le CNRD ?
Selon le paradigme actuel, nous considérons les manifestations comme facteur de durcissement de pouvoir et un obstacle à la collaboration. Avec la confrontation, nous perdrons tous et ce sera dommage pour l’espoir suscité le 05 septembre 2021.
Que proposez-vous pour une sortie de crise ?
Vous savez, notre option peut être lente mais le but en vaut la peine. Autant les acteurs sociopolitiques doivent privilégier le dialogue et les méthodes pacifiques autant le CNRD doit saisir les alertes afin de prévenir les conflits. Il faut éviter, de part et d’autre, d’emprunter le chemin de la prétention et du regret. Notre histoire est remplie de leçons et le contexte international du moment nous commande responsabilité et clairvoyance. Il faut maintenir le dialogue, renforcer la transparence et favoriser la clarté dans l’enchevêtrement des activités.
Merci à vous M. Cissé