Dans un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Mosaiqueguinee.com dans la soirée du dimanche 27 août 2023, le président du parti UDG exprime ses inquiétudes sur l’annonce d’une manifestation le 05 septembre 2023, jour de célébration des deux ans du CNRD à la tête de la Guinée.
« On annonce souvent la reprise des manifestations, mais c’est compliqué parce que, la question principale est de savoir s’ils auront l’autorisation. S’il n’y a pas d’autorisation, ça veut dire qu’il y a inquiétude. Il y a inquiétude parce qu’il y a beaucoup qui vont se retrouver en prison, si Dieu nous en garde qu’il n’y ait mort d’homme encore. Si on se réfère aux dernières manifestations de ces derniers temps au cours desquelles l’Axe était militarisé, on se demande si ça ne sera pas le cas encore surtout que le CNRD va aussi fêter, ce même jour, ses deux ans. La marche ne donne pas beaucoup d’effets. Le fait de marcher est normal en soi, c’est d’ailleurs la démocratie qui prévoit que si on était content, on peut sortir manifester. Mais comme on sait que ça peut autoriser d’un côté et un autre non, c’est comme du deux poids deux mesures. Je pense que cela devrait cesser. Pour cela, les deux groupes doivent s’abstenir de se rendre coupable de trouble à l’ordre public. Parce que, si le CNRD peut manifester, c’est normal que d’autres aussi puissent sortir et marcher. Cela ne devrait pas, en principe, poser de problème. La police devrait encadrer tous ceux qui veulent manifester. Mon inquiétude, c’est que ce n’est pas ce qui se passe ces derniers temps. Sinon, normalement, en démocratie, on peut marcher si on n’est pas content, même si on doit le faire sans casser ni blesser. Mais vous savez, c’est le refus de donner les autorisations qui occasionnent souvent des troubles », a-t-il dit d’entrée.
Comme approches de solution, Mamadou Sylla invite la junte militaire à prendre de la hauteur.
« Je demande à ce que les deux sursoient d’un côté à leur volonté de manifester et de l’autre de ne pas autoriser cette manifestation, parce que ça n’aide en rien. Je demande au CNRD de prendre de la hauteur, parce que ce sont eux qui sont au pouvoir. Ils doivent prendre la hauteur pour essayer de s’abstenir quand même de faire trop de bruits le même jour. Les autres aussi, c’est bon de privilégier le dialogue. Mais malheureusement, ça aussi ça n’a jamais été une réalité, c’est-à-dire un dialogue franc. Depuis 2 ans quand même, on parle de dialogue, on parle de mémorandum. Moi je suis fatigué de tous ces dialogues, mémorandum. Même aujourd’hui on me parlait de signature d’un mémorandum, j’ai dit que je ne suis pas dedans. J’attends maintenant qu’on donne le jour de la campagne. Si je ne vois pas ça, je suis désormais tranquille chez moi parce que je vois qu’il n’y a pas d’avancement, ça ne sert à rien de gaspiller son énergie inutilement. Je peux consacrer cette énergie à chercher quoi à manger, ça c’est plus important pour moi. », trouve le leader Sylla.
Enfin, sur la question d’un éventuel dépassement de la durée de deux ans de transition, Mamadou Sylla ne veut aller vite en besogne.
« Là où on est aujourd’hui, le temps qui reste du chronogramme est un acquis. Cela (délai de la transition, ndlr) a été négocié avec la CEDEAO, et je crois que le président du CNRD, jusqu’à date, est légal en attendant que cette date n’arrive. Il serait bon que nous attendions tous que cette date arrive, et ensuite, on aura le droit de parler et de se lever. C’est bon de les laisser aller jusqu’à la fin de ce chronogramme qu’ils ont fixé eux-mêmes. C’est ce conseil que je donne surtout à nous acteurs politiques, pour éviter que nous ne nous levions et que ça cause des dommages inutilement à nos militants. », a-t-il lancé dans cet entretien.
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