La salle du centre pastoral Monseigneur Raymond Marie TCHIDIMBO de l’archevêché de Conakry, a abrité ce jeudi 5 octobre 2023, la cérémonie de lancement du projet de présentation des risques et des occasions de traite et d’exploitation des personnes dans les communautés et communes en Guinée.
Il s’agit d’un projet qui contribue à la réduction des risques et des occasions de traite des personnes, en soutenant les efforts du gouvernement guinéen et les communautés locales dans cette lutte.
Dans son discours, le président de la conférence épiscopale de Guinée, son excellence Monseigneur Raphaël Balla Guilavogui, a rassuré que l’Eglise Catholique de Guinée en fait une préoccupation et continuera d’agir dans le sens de la lutte contre ce phénomène, d’autant que sa mission c’est celle d’accompagner les plus vulnérables.
« Nous sommes témoins de situations alarmantes, où des êtres humains sont confrontés à des violations flagrantes de leurs droits les plus fondamentaux, allant des abus physiques et sexuels aux conditions de travail dégradantes. Face à cette dure réalité, l’Eglise Catholique en Guinée en fait une préoccupation et continuera d’agir dans le sens de la lutte contre ce phénomène. Notre mission, inscrite dans notre cœur depuis toujours, est celle d’accompagner les plus vulnérables, de défendre la dignité de chaque être humain et de promouvoir le respect des droits fondamentaux. C’est une mission sacrée que nous portons avec ferveur. OCPH/Caritas Guinée, notre bras opérationnel dans le domaine humanitaire et social, incarne cette mission et l’exerce au quotidien. Depuis sa création en 1986, elle œuvre sans relâche pour améliorer les conditions de vie des populations, en mettant un point d’honneur à ne faire aucune distinction d’ethnie, de sexe », a-t-il lancé.
De son côté, la première conseillère de l’ambassade des États-Unis d’Amérique madame Anne Dudte, au nom du gouvernement américain, a déploré le fait que le fléau de la traite des personnes est une tare pour l’humanité entière, il envahit les frontières, détruit les communautés et prive des millions de personnes de leur dignité humaine.
Pour sa part, Roger Yasse, secrétaire général du ministère en charge de la promotion féminine, a laissé entendre qu’en Guinée, il y a une volonté politique de lutte contre la traite des personnes, à travers la ratification du protocole relatif à la prévention, à la répression de la traite des personnes en particulier les femmes et les enfants, la ratification du protocole relatif à la lutte contre le trafic illicite des migrants, l’adoption le 6 Avril dernier de la Loi portant lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées, entre autres.
« Dans notre pays, la Guinée, la volonté politique de combattre ce phénomène s’est manifestée sur le plan juridique par la ratification du protocole relatif à la prévention, à la répression de la traite des personnes en particulier les femmes et les enfants, la ratification du protocole relatif à la lutte contre le trafic illicite des migrants, l’adoption le 6 Avril dernier de la Loi portant lutte contre la Traite des Personnes et les Pratiques Assimilées :
– l’adoption du nouveau code pénal qui réprime la traite sous toutes ses formes. Cette volonté politique s’exprime également, sur le plan institutionnel, par l’existence d’un plan d’action du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes, la création du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes en République de Guinée. En dépit des efforts louables de tous les intervenants, force est de reconnaitre que la pratique persiste encore dans nos communautés. Nos jeunes filles et garçons continuent d’être convoyés dans d’autres pays dans le but de trouver un emploi décent sans le moindre contrat de travail qui justifierait leur déplacement. Face à cette triste réalité, une véritable synergie d’intervention doit être créée entre tous les acteurs en vue de maximiser les actions et pérenniser les résultats. Cela passera par une stratégie dont la mise en œuvre impliquera tous les secteurs y compris les communautés et les potentielles victimes. Dès lors, vous comprendrez aisément la portée du choix de l’objectif du présent projet qui va accroître la capacité du gouvernement à lutter efficacement contre cette pratique qui viole les droits fondamentaux de l’être humain », a-t-il expliqué.
Pour rappel, depuis sa création en 1986, l’organisation catholique pour la promotion humaine (OCPH) Caritas Guinée, s’est illustrée dans l’amélioration des conditions de vie des populations, sans distinction d’ethnie, de religion, ou d’appartenance politique.
Saidou Barry