Dans l’accomplissement de sa mission qui consiste à promouvoir et à préserver le patrimoine de la Guinée, le Centre d’Innovation et de Recherche pour le Développement (CIRD), continue de magnifier les œuvres des écrivains guinéens.
Cette fois, c’est l’ancien ministre Lamine Capi Kamara, qui reçoit de son vivant, tous les honneurs de ses pairs, grâce à cette initiative du CIRD.
Des hommages ont été donc rendus à l’homme au parcours exceptionnel avec pour titre « Tésor Humain Vivant » ce samedi 24 février 2024 à Conakry, lors d’une grandiose cérémonie, qui a connu la présence de plusieurs anciens ministres guinéens.
« Le quatrième pilier du CIRD, c’est de réhabiliter et de valoriser les patrimoines. Que ce patrimoine soit matériel ou immatériel c’est l’une des visions du CIRD. Et ce n’est pas la première fois que nous le faisons, nous avons commencé depuis 2018 avec Williams Sassine, nous avons fait Alimou Camara, nous avons fait Nadine Bari, Djibril Tamsir Niane et aujourd’hui c’est le tour de Capi Kamara, demain ça sera le tour d’une autre personne. Nous pensons qu’il est important de réhabiliter ces personnes qui font partie du patrimoine de la Guinée », a déclaré Dr Safiatou Diallo, fondatrice du centre d’innovation et de recherche pour le développement, par ailleurs initiatrice de l’événement.
Lamine Capi Kamara fut un ancien prisonnier politique. Il a dû passer 7 ans de prison dans les camps de Kankan, Kindia et Boiro. Il a été enseignant puis ministre des affaires étrangères, ministre de la fonction publique et Ambassadeur.
« Il est aussi écrivain et laisse une œuvre colossale pour la prospérité. C’est important de lui dire ce que nous pensons le temps qu’il est vivant, il ne faut pas honorer que les morts. Capi est le symbole de l’unité, il n’arrête pas de prêcher l’unité nationale », poursuit Dr Safiatou Diallo.
Le diplomate écrivain, auteur du roman « Safrin ou le duel du fouet » est un modèle pour François Lounceny Fall, qui a aussi occupé de hautes fonctions.
« La cérémonie d’aujourd’hui revêt à mes yeux une signification singulière. Bien heureux ceux qui, de leur vivant ont le privilège d’être honorés pour leurs œuvres. La cérémonie d’aujourd’hui est sans aucun doute, l’expression de la reconnaissance des grandes qualités d’humaniste, d’homme de lettres et d’homme de foi du ministre Lamine Kamara. Lorsque j’ai reçu l’invitation pour participer à cette cérémonie d’hommage, je n’ai pas hésité un seul instant. Comment aurais-je manqué une si belle occasion de me joindre à cet aréopage pour magnifier le parcours d’un homme dont la vie symbolise la volonté, la détermination et la foi. Un homme qui a vécu dans les dures épreuves qui lui furent imposé injustement et qui n’ont rien altéré de son talent. Nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à un grand homme, jeune intellectuel promu au plus bel avenir, Lamine Kamara fut brutalement arrêté et souvent je me dis que la vie de Lamine ressemble à celle d’Edmond Dantès. Un jeune promu au plus bel avenir qui, au moment où il était engagé à prendre les rênes de sa vie, se retrouve dans les geôles injustement, dans les conditions les plus difficiles, durant de très longues années. Mais, ce qui différencie Edmond de Lamine Kamara, c’est qu’Edmond Dantès s’est vengé, mais notre Lamine ne s’est pas vengé. Notre Lamine a demandé le pardon, ce pardon si agréable à Dieu. Il a pardonné à ceux qui l’ont embastillé, privé de nourriture, qui l’ont privé de l’amour qu’il avait pour sa famille. C’est en cela que je rends grâce à Dieu et je vous félicite Lamine Camara », a-t-il magnifié.
« Moi je vais ajouter que c’est un homme d’Etat, un exemple pour la génération d’aujourd’hui et des générations futures. A notre cher ami que nous appelons affectueusement Capi, écrivain émérite dont les mots malgré les vicissitudes qu’il a vécues, éveillent des émotions et laissent une empreinte indélébile dans nos cœurs. Merci pour ton courage parce que pour écrire, il faut avoir beaucoup de courage », a renchéri l’ancienne ministre Hadja Aïcha Bah, très proche de cet homme de lettres.
La démarche est hautement saluée par l’écrivain de renom Maitre Lamine Capi Kamara, dont les œuvres ont été célébrées de son vivant.
« Les sentiments qui dominent chez moi c’est à la fois l’étonnement et l’émotion, il est vrai que je ne m’attendais pas à ce qu’une telle reconnaissance soit faite pour moi de mon vivant. Dans notre pays, l’habitude est d’attendre que les personnalités disparaissent pour qu’on fasse leurs éloges pendant un symposium organisé au palais du peuple, mais célébrer, honorer une personne de son vivant, je crois que je suis le premier à bénéficier de cela. Donc, je remercie humblement l’organisatrice madame Safiatou Diallo », s’est-il réjoui.
Parmi les œuvres de Lamine Capi Kamara figurent également « Guinée Sous les Verrous de la Révolution » et « les Racines de l’Avenir ».
Hadja Kadé Barry