Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont décidé de se retirer de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
La décision a été prise le week-end dernier à travers une note officielle adressée aux dirigeants de l’organisation sous-régionale.
Cette démarche des autorités des pays concernés inquiète l’écrivain de renom Tierno Monénembo.
L’homme de lettres s’interroge déjà sur l’avenir de ces Etats sans l’appui des autres membres de l’institution.
« Ce qui se passe aujourd’hui en Afrique est grave, mais pour aller où ? Quitter la CEDEAO pour aller où ? Ce sont les trois (3) pays les plus pauvres de la CEDEAO, il n’y a même pas d’eau. Il vont aller où sans le port de Côte d’ivoire ? Rien ! C’est la Côte d’Ivoire qui fait vivre le Burkina », a-t-il laissé entendre.
Tierno Monénembo dira plus loin que le seul crime que les africains ont dû commettre, c’est d’avoir applaudi l’indépendance.
« Il n’y a pas longtemps que j’ai réfléchi à cela parce que j’ai souvent applaudi l’indépendance guinéenne. Je me demande si ce ne fut pas un crime et contre la Guinée et contre l’Afrique. C’est l’indépendance guinéenne qui a finalement balkanisé l’ancienne AOF. Si on avait gardé cette ancienne AOF, on serait aujourd’hui plus de 140 millions d’habitants. Ces pays enclavés auraient accès à la mer naturellement. Burkina, Mali, Niger ce sont nos frères, leur malheur ne peut pas faire notre bonheur. Ce n’est pas possible ! Maintenant, je me demande comment ils feront sans la Guinée, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo », ajoute-t-il.
Repousser donc l’indépendance pour renforcer la solidarité entre les États était la bonne option, selon l’écrivain qui se rend compte finalement que des erreurs ont été commises à l’époque.
Hadja Kadé Barry