Dans un décret lu à la télévision nationale, le samedi 21 septembre 2024, le général Mamadi Doumbouya a interdit la fabrication, la commercialisation, l’importation et l’utilisation des emballages et des objets en plastique à usage unique.
Le président de la République a invité en premier lieu le ministère de l’environnement à veiller à l’application correcte de la décision, même si d’autres départements viendront en appui.
Le président de l’union pour la défense des consommateurs soulève déjà des ambiguïtés, en ce qui concerne la mise en œuvre de cette mesure.
« Ils ont défini les normes, mais il faudrait rendre publiques ces normes-là parce qu’il ne s’agit pas de dire qu’on va respecter normes. Il faudrait nous dire qu’en République de Guinée aujourd’hui, pour ce qui est des emballages en plastique à usage unique, quelles sont les normes et quelles sont les décisions qui s’appliquent. Nous avons vu le décret, mais ils n’ont pas précisé tout cela. », a-t-il fait remarquer d’entrée, lors d’un entretien accordé à notre rédaction ce lundi 23 septembre 2024.
« Le contrôle sur le terrain doit revenir au ministère du commerce et celui de l’industrie à travers l’office national de contrôle de qualité. Il y a aussi des travaux en amont que le ministère de l’environnement doit faire, c’est-à-dire, tout ce qui est norme environnementale. Il y a également d’autres questions qui sont liées à l’alimentation. Dans ces emballages-là, ce sont des aliments qui sont dedans. Dans beaucoup de restaurants aujourd’hui, vous verrez que les gens mettent du riz et d’autres aliments chauds dans ces plastiques-là. C’est pourquoi, nous nous pensons qu’il faudrait renforcer le contrôle au niveau du ministère du commerce. C’est-à-dire qu’on devrait impliquer les vrais services, je veux parler de l’institut national de normalisation et de la météorologie et de l’office national de contrôle de qualité. Parce que ces plastiques -là sont utilisés pour l’emballage des aliments destinés à la consommation humaine. », poursuit M’bany Sidibé au micro de mosaiqueguinee.com.
Le président de l’union pour la défense des consommateurs qui s’interroge sur les conséquences de l’utilisation des emballages en plastique à usage unique, pense qu’il y a également une question de santé publique qui se pose.
C’est pourquoi l’activiste souhaite que les modalités d’application des arrêtés soient revues, mais aussi qu’il y ait de nouvelles normes, en vue de protéger les consommateurs.
« C’est l’occasion d’interpeller le président parce qu’il faudrait avoir une norme nationale à ce niveau. Et que l’élaboration de cette norme nationale obéisse à des principes de protection des consommateurs, parce que c’est la sécurité et la santé du consommateur qui nous concernent. », a-t-il plaidé.
Hadja Kadé Barry